Souvenez-vous, c’était il y a un peu plus d’un an. Le projet de loi de finance 2013, élaboré en octobre 2012, fixait un objectif de déficit budgétaire de 3% du PIB.
Les économistes furent alors très sceptiques quant à l’atteinte d’un tel objectif. Rendez-vous compte, passer d’un déficit public de 4,8% du PIB en 2012 à 3% en 2013… Un effort encore jamais vu dans l’histoire de France. Obtus pendant près d’un semestre, le gouvernement admit finalement que les 3% ne seraient pas atteignables en 2013.
Se faisant cependant, il attira les foudres de Bruxelles. Et après d’âpres négociations, la France et la Commission européenne trouvèrent un accord ; en contrepartie de la mise en place de réformes structurelles, un délai de deux années fut en effet accordé à l’hexagone pour converger vers la fameuse cible (intermédiaire) de 3%.
Pour 2013, le nouvel objectif de déficit fut alors arrêté à 3,9%. Une victoire politique pour le gouvernement français et François Hollande. Ce dernier se permis même de déclarer que « la Commission n’a pas à nous dicter ce que nous avons à faire ».
A nouveau pourtant, plusieurs économistes furent dubitatifs. Mais qu’importe, les vacances d’été approchèrent et il fallait clore ce dossier. Mais déjà, la rentrée qui se profilait serait celle de tous les dangers. Et le chiffre tomba. D’après le PLF 2014, le déficit ne serait en fait pas de 3,9% mais de 4,1% en 2013. Un aveu qui, conjugué à la cacophonie fiscale du moment, engendra une dégradation de la notation souveraine hexagonale de AA+ à AA par l’agence Standard & Poor’s.
Mais l’histoire ne s’arrête malheureusement pas là. Car on le sait, en temps de crise, l’accroissement de la pression fiscale entraîne une hausse de l’évasion (interne ou externe), contribuant à diminuer l’assiette imposable des agents économiques… et donc les recettes fiscales. Ce principe d’Arthur Laffer prit ton son sens le 17 janvier dernier ; un écart entre les recettes fiscales de l’Etat et le budget initial de 2013 d’environ 14,6 milliards d’euros fut relevé.
Le déficit budgétaire 2013 pourrait donc atteindre 4,3% du PIB. Quand on vous disait que « trop d’impôt tue l’impôt »… Ces affreux libéraux avaient donc raison.
Anthony Benhamou
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