Hollande : la crise de régime ?

La descente aux enfers continue pour François Hollande qui est plus impopulaire que jamais. Il vient même de battre le record de Jacques Chirac en tombant à 25 % de confiance selon le dernier baromètre publié par CSA, tout un symbole… Comme le montre un récent rapport des préfets à l’intention des plus hautes instances de l’Etat, il existe une puissante montée de colère chez nos concitoyens. Matraquage fiscal tous azimuts, manque de cap et rétropédalages, gabegie de dépenses publiques, croissance atone et explosion du chômage sans parler des problèmes d’insécurité. N’en jetez plus la coupe est pleine, et le pays est au bord de l’explosion sociale.

En dépit de cette situation dramatique, François Hollande reste droit dans ses bottes, inflexible voire psychorigide, à la fois sourd et aveugle face à l’échec patent de sa politique. Il est cependant impératif qu’il trouve une solution car ce n’est plus tenable. En sus d’une majorité de Français et de l’opposition, il doit désormais faire face à la fronde de son propre camp. En d’autres termes il est assiégé. L’équation est extrêmement complexe car les marges de manœuvre du président sont très faibles. En partant du principe que par dogmatisme il ne changera pas de politique, deux options sont aujourd’hui possibles.

La première et également la moins vraisemblable serait de procéder à une dissolution aboutissant à la victoire de la droite et à la nomination d’un de ses principaux leaders à Matignon, soit un juin 1997 à l’envers. Le calcul miserait sur une usure et un échec de la droite au pouvoir avec comme conséquence la réélection de Hollande en 2017, comme Mitterrand en 1988 et Chirac en 2002 en pleine cohabitation. La règle étant que jamais un Premier ministre en exercice n’est parvenu à accéder à l’Elysée.

La deuxième option, beaucoup plus vraisemblable, serait de procéder à un remaniement. Ce dernier est d’ailleurs réclamé par Malek Boutih et Anne Hidalgo qui ne font qu’exprimer à voix haute un sentiment majoritaire à gauche. Cependant compte tenu du calendrier électoral (municipales et européennes en 2014), Hollande devra faire face à un problème de timing. 

Première option : remanier avant les élections afin de maximiser les chances de victoire de la gauche, un coup de poker qui en cas de défaite déstabiliserait un peu plus Hollande qui se trouverait alors à cours de munitions. La deuxième option serait d’user Ayrault jusqu’à la corde pour remanier après les élections, mais on n’est déjà pas loin du point de rupture. Le problème demeure qu’après la débâcle annoncée à gauche, changer de Premier ministre reviendrait à donner un coup d’épée dans l’eau. En réalité, comme il ne s’agit bien sûr pas d’un problème d’homme mais de politique, la VRAIE solution serait de changer de cap notamment sur le front économique. Hollande aura-t-il le courage de le faire ? Rien n’est moins sûr mais on peut toujours rêver. Ce dernier devrait continuer à abuser de la méthode Coué tout en gagnant du temps dans l’espoir d’un retour hypothétique de la croissance.

Autre problème, Hollande pense qu’il est né sous une bonne étoile et que les événements évolueront en sa faveur. Il est vrai que les conditions miraculeuses de son élection (DSK, Sarkozy …) peuvent alimenter ce type de croyance. Malheureusement, s’il continue dans cette voie, le président risque très vite de se retrouver sans aucune marge de manœuvre. Ainsi, avec l’amplification de la crise économique et sociale, sa politique finirait par être dictée par les circonstances et par la commission européenne…

 

La phrase de la semaine :

«Nous vivons une crise du modèle français. A force de trahisons, le rêve promis par François Hollande se transforme en cauchemar. » Du député UMP Bruno La Maire.

 

rôme Boué