Encore une semaine bien terne en France et dans la zone euro.

Cette semaine économico-statistique sera particulièrement terne pour les pays de l’UEM. En effet, les quatre publications déterminantes qui auront lieu dans la zone euro devraient entériner l’aggravation de la récession et de la crise sociale. En France, on surveillera le climat des affaires de l’INSEE (mardi) et l’évolution du chômage (jeudi). En Allemagne, l’enquête IFO (mercredi) focalisera l’attention. Quant à la zone euro dans son ensemble, la première estimation des enquêtes PMI occupera le terrain (mardi).

Aux Etats-Unis, on attendra notamment les commandes de biens durables (mercredi) et surtout la première estimation du PIB du premier trimestre 2013 (vendredi).

 

 

Mardi 23 avril, 8h45 (heure de Paris) : Le climat des affaires baisse encore dans l’Hexagone.

Après huit mois de repli, puis trois de stagnation, le climat des affaires des enquêtes INSEE a perdu un point en mars, atteignant un niveau inquiétant de 86. En avril, une nouvelle baisse d’un point devrait s’observer, confirmant l’aggravation de la récession.

Après une remontée technique en février, puis une stabilisation en mars, le climat des affaires dans l’industrie devrait également reprendre le chemin de la régression en avril. Seul l’assagissement des cours pétroliers devrait permettre d’éviter une forte baisse.

 

Mardi 23 avril, de 9h à 10h : les indices PMI des directeurs d’achat de la zone euro reculent encore en avril.

Après trois mois d’accalmie, les indices PMI des directeurs d’achat ont fortement chuté en février et mars. Et ce, y compris en Allemagne, qui après avoir positivement surpris fin 2012 et début 2013, a rejoint le peloton de la morosité en mars Quant à la France, la forte baisse a repris dès janvier et s’est même accentuée en février et mars.

En avril, cette tendance négative devrait se poursuivre. Cela se traduirait par des indices oscillant autour de 42 en France, de 50 en Allemagne et de 46 dans la zone euro.

Cette morosité serait principalement due au maintien d’un euro/dollar trop fort, mais aussi à l’augmentation de la pression fiscale dans la grande majorité des pays de l’UEM. Seul un effet de correction de la baisse passée et le repli des cours pétroliers devraient permettre d’éviter une forte dégringolade.

Autrement dit, la récession est loin d’être terminée dans la zone euro.

 

Mercredi 24 avril, 10h : le climat des affaires de l’enquête IFO recule de nouveau en Allemagne.

Après quatre mois de rebond significatif, l’indice du climat des affaires de l’enquête IFO a rechuté en mars, restant néanmoins à un niveau très appréciable de 106,7. En avril, la décrue sans excès devrait se prolonger, avec un indice autour des 106. L’Allemagne demeure donc bien le maillon fort de la zone euro, mais commence également à souffrir sérieusement.

 

Mercredi 24 avril, 14h30 : Les commandes de biens durables rechutent outre-Atlantique.

Depuis l’automne 2012, les commandes de biens durables américaines jouent au yoyo, alternant les mois de forte hausse et de baisse massive. Ainsi, après avoir régressé de 3,7 % en janvier, puis rebondi de 5,6 % en février, celles-ci devraient rechuter de 3 % en mars. Hors transports, elles augmenteraient de 0,2 %, après une baisse de 0,7 % en février.

En dépit d’une forte volatilité, l’investissement devrait donc rester appréciable outre-Atlantique.

 

Jeudi 25 avril, 18h : le chômage dépasse son précédent sommet historique en France.

Après déjà 57 mois consécutifs de hausse, le chômage français devrait continuer sur cette tendance dramatique. En mars cependant, une nouveauté devrait avoir lieu : le record de 3,195 millions de chômeurs de 1997 devrait être dépassé. En effet, en progressant de 20 000 personnes, le nombre de sans-emploi devrait avoisiner les 3,207 millions. Un véritable drame humain qui n’est malheureusement pas près de s’arrêter, puisque la récession ne fait que s’aggraver dans l’Hexagone.

 

Vendredi 26 avril, 14h30 : le PIB américain toujours en légère hausse au premier trimestre 2013.

Après avoir augmenté de 0,4 % en rythme annualisé au quatrième trimestre 2012, le PIB américain devrait progresser d’environ 1 % au premier trimestre 2013.

C’est du moins ce qui ressort de l’évolution des dernières enquêtes ISM des directeurs d’achat, mais aussi de l’évolution des ventes au détail, de la production industrielle et du déficit extérieur. Autrement dit, l’économie américaine se porte bien mieux que son homologue eurolandaise, mais n’arrive plus à retrouver le fort dynamisme.

 

Marc Touati