BCE et chômage américain : statu quo.

 

Cette semaine économico-statistique sera relativement calme. A l’exception des deuxièmes versions de chiffres déjà connus (indices PMI des directeurs d’achat dans les services dans la zone euro, mardi ; PIB eurolandais du quatrième trimestre, mercredi ; productivité du quatrième trimestre aux Etats-Unis, jeudi), seuls deux grands évènements devraient s’avérer déterminants. La réunion de politique monétaire de la BCE (jeudi) et le rapport sur l’emploi outre-Atlantique (vendredi).

 

 

Mardi 5 mars, 16h (heure de Paris) : léger recul de l’indice ISM dans les services aux Etats-Unis.

 

Même si la situation devrait rester bien plus enviable que celle observée dans la zone euro, l’indice ISM des directeurs d’achat dans les services subirait une baisse en février outre-Atlantique.

Il passerait ainsi de 55,2 à 54,5. Il resterait donc largement au-dessus de la barre des 50, censée représenter la frontière entre la croissance et le recul de l’activité, mais montrerait que l’activité américaine continue de ralentir.

 

 

Mercredi 6 mars, 11h : confirmation de la forte baisse du PIB eurolandais au quatrième trimestre 2012.

 

Même si le chiffre est déjà connu et devrait être confirmé en deuxième estimation, la chute de 0,6 % du PIB eurolandais au quatrième trimestre 2012 n’en finit pas d’inquiéter. Et ce d’autant que le détail des comptes nationaux devrait faire état de l’aggravation de la situation sur le front de la consommation et de l’investissement.

Autrement dit, le couple infernal « récession-chômage » n’est pas près de disparaître dans l’UEM.

 

 

Jeudi 7 mars, 7h30 : le taux de chômage trimestriel à plus de 10 % dans l’Hexagone.

 

Si les statistiques d’Eurostat ont déjà consacré un taux de chômage à plus de 10 % depuis plus d’un an (il est même de 10,6 % en décembre 2012), les chiffres de l’INSEE devraient enfoncer le clou.

En effet, le taux de chômage trimestriel se hisserait à 10,1 % au quatrième trimestre 2012, contre 9,9 % le trimestre précédent.

Malheureusement, l’aggravation de la récession fin 2012 et début 2013 ne manquera pas d’entraîner ce taux vers de nouveaux sommets au cours des prochains trimestres.

 

 

Jeudi 7 mars, 13h et 13h45 : statu quo monétaire encore et toujours des deux côtés de la Manche.

 

Sauf heureuse surprise, la BCE devrait maintenir le statu quo de son taux refi à 0,75 %. Un petit geste ne ferait évidemment pas de mal pour faire baisser l’euro et créer les conditions nécessaires à la sortie de la récession. Mais, malheureusement, Mario Draghi restera inflexible. Dommage pour la zone euro, mais aussi pour ses compatriotes italiens qui vont continuer de souffrir.

Piètre consolation, la BoE ayant déjà utilisé toutes ses cartouches, elle ne pourra pas non plus permettre aux Britanniques de sortir du marasme à court terme. Avec ou sans euro, la récession ne veut plus quitter l’Europe…

 

 

Vendredi 8 mars, 14h30 : stabilisation du taux de chômage américain à 7,9 %.

 

Dans le sillage du ralentissement économique des derniers mois, les créations d’emplois devraient également décélérer outre-Atlantique. Elles seraient ainsi de « seulement » 110 000 en février, contre 157 000 le mois précédent.

Ce n’est certes pas dramatique, mais insuffisant pour permettre au taux de chômage de reprendre le chemin de la baisse. Il resterait ainsi coincé à 7,9 %, un niveau toujours trop élevé pour permettre le retour d’une vigueur massive de la consommation.

 

 

Marc Touati