La récession s’aggrave dans la zone euro.

 

Le point d’orgue de cette semaine économico-statistique sera, sans conteste, la publication des comptes nationaux du quatrième trimestre 2012 de la zone euro et de ses principaux pays membres (jeudi).

Outre-Atlantique, il faudra surveiller les ventes au détail (mercredi) et la production industrielle (vendredi).

 

 

Lundi 11 février, 8h45 (heure de Paris) : forte chute de la production industrielle française.

Conformément à la baisse des principaux indicateurs de l’enquête INSEE dans l’industrie, la production industrielle française devrait chuter de 1,2 % en décembre, après un rebond technique de 0,5 % en novembre.

Compte tenu de la baisse de 1,7 % observée en décembre 2011, le glissement annuel de la production reculerait légèrement. Il resterait néanmoins fortement négatif, à – 3,1 %, contre – 3,6 % le mois précédent.

 

Mardi 12 février, 14h30 : les ventes au détail décelèrent nettement aux Etats-Unis.

Après un automne et un début d’hiver assez dynamiques, les ventes au détail devraient ralentir sensiblement en janvier outre-Atlantique. Après avoir crû de 0,5 % en décembre, elles ne progresseraient que de 0,1 % en janvier.

Quant aux ventes au détail hors automobile, elles feraient du surplace en janvier, après avoir progressé de 0,3 % le mois précédent.

Compte tenu d’un marché du travail encore mi-figue, mi-raisin, les consommateurs américains semblent avoir préféré la parcimonie en ce début 2013.

 

Jeudi 14 février, 7h30 : le PIB français devrait reculer de 0,3 %.

Est-il encore nécessaire de faire des prévisions sur le PIB français ? En effet, comme cela s’observe quasiment chaque trimestre depuis au moins deux ans, la première estimation du PIB hexagonal par l’INSEE est en constant décalage avec la réalité économique nationale.

Autrement dit, selon nos estimations non-truquées (c’est-à-dire basées sur les replis de la production industrielle, de la consommation des ménages, des indicateurs de climat des affaires et de l’augmentation du chômage), le PIB français a reculé d’environ 0,3 % au quatrième trimestre 2012. Mais selon les « calculs de David Copperfield », cette baisse ne devrait être que de 0,1 %.

En d’autres termes, sauf sursaut de transparence de dernière minute, il ne faudra malheureusement pas accorder beaucoup d’importance aux chiffres français publiés ce jeudi. Nous y verrons plus clair lors de la deuxième ou troisième version des comptes nationaux.

 

Jeudi 14 février, 8h : même le PIB allemand régresse.

Dans la mesure où la variation annuelle du PIB allemand a déjà été annoncée, il est à peu près certain que ce dernier ait reculé d’environ 0,4 % au quatrième trimestre 2012.

Enfin un point commun sur lequel les Français et les Allemands pourront se retrouver…

 

Jeudi 14 février, 11h : troisième trimestre consécutif de baisse du PIB de la zone euro.

C’est officieux depuis neuf mois et officiel depuis trois : la zone euro est en récession. Seulement voilà, après avoir déjà reculé au deuxième et au troisième trimestre 2012, le PIB eurolandais devrait chuter de 0,4 % au quatrième.

Sur l’ensemble de l’année, celui-ci baisserait en moyenne de 0,4 %, plaçant, une nouvelle fois, la zone euro au rang de lanterne rouge de la croissance mondiale.

Le drame est qu’en dépit d’un léger frémissement en janvier 2013, le PIB eurolandais devrait continuer de diminuer au moins jusqu’au deuxième trimestre 2013. L’appréciation excessive de l’euro et l’augmentation des pressions fiscales un peu partout dans l’UEM ne manqueront effectivement pas d’affaiblir davantage l’activité économique.

 

Vendredi 15 février, 15h15 : petite hausse pour la production industrielle américaine.

Après avoir progressé de 0,3 % en décembre 2012, notamment dans le sillage de la relative faiblesse des cours des matières premières et du dollar, la production industrielle de l’Oncle Sam devrait croître de seulement 0,1 % en janvier 2013.

La forte remontée de l’indice ISM dans l’industrie manufacturière le mois dernier indique cependant que février devrait réserver de bonnes nouvelles sur le front de la production.

 

Marc Touati