Cette semaine économico-statistique sera relativement calme, puisqu’elle ne sera vraiment marquée que par la publication des enquêtes des directeurs d’achat dans les services des deux côtés de l’Atlantique (le 5 et le 6), ainsi que par la réunion de la BCE et l’évolution de la balance commerciale américaine (le 8). En fait, toutes ces nouvelles devraient être éclipsées par l’évènement de la semaine, voire de l’année, en l’occurrence l’élection présidentielle américaine (le 6).
Lundi 5 novembre, 16h (heure de Paris) : les directeurs d’achat dans les services restent sereins outre-Atlantique.
Après leur augmentation surprise de septembre, l’indice composite de l’enquête ISM des directeurs d’achat dans les services devrait se stabiliser autour de la barre des 55. A l’instar de ce qui s’est déjà observé dans l’industrie manufacturière, les entreprises américaines de services restent sereines. Ce qui devrait notamment permettre à la croissance économique globale de se maintenir aux alentours des 2,3 %.
Mardi 6 novembre, de 9h45 à 10h : les enquêtes PMI de la zone euro restent en phase avec la récession.
Malheureusement, nous serons loin de ce scénario dans la zone euro. Et pour cause : la seconde estimation des enquêtes PMI des directeurs d’achat dans les services devrait valider leur première version. Autrement dit, la baisse de ces indicateurs avancés et la récession seront, une nouvelle fois, confirmées.
Mardi 6 novembre, vers 23h : les Américains élisent leur Président, pour un mandat historique.
Si l’élection de Barack Obama paraissait déjà assurée quelques semaines avant les Présidentielles de 2008, le suspense est à son comble pour celles de 2012.
D’abord donné largement gagnant, en dépit du niveau élevé du chômage, Obama a finalement été rattrapé par Romney. Du moins jusqu’au passage de Sandy, qui a peut-être rebattu les cartes à l’avantage de l’actuel Président. En effet, ce dernier s’est fait un malin plaisir à rappeler qu’une fois de plus, l’Amérique allait être sauvée grâce aux dépenses fédérales, que M. Romney veut réduire.
Pour autant, les Américains ne sont pas dupes. Ils savent qu’une réélection de Barack Obama se traduira par une nouvelle augmentation des dépenses publiques, mais aussi des impôts. Pis, le cas échéant, le plafond de la dette publique autorisé par le Congrès devrait être rapidement atteint, ravivant toutes les craintes sur la notation, mais aussi sur la solidité de l’Oncle Sam.
Dans ce cadre, il paraît clair que les marchés préféreront une victoire de Mitt Romney. Mais, finalement, quoiqu’il arrive, les Américains ont avant tout besoin d’un électrochoc de confiance, qui leur permettra de retrouver leur dynamisme légendaire.
Si tel n’est pas le cas, alors, il faut se préparer à voir les Etats-Unis tomber de leur piédestal d’ici une dizaine d’années au profit de la Chine.
Cela signifierait alors une perte de l’hégémonie du dollar et une crise économico-financière qui dépasserait largement les affres de celles que nous vivons depuis 2008.
Voilà pourquoi, le 6 novembre 2012 sera une date déterminante, voire historique, non seulement pour les Etats-Unis, mais aussi pour l’ensemble de la planète.
Jeudi 8 novembre, 13h : La BoE maintient son taux de base.
Dans la mesure où elle ne dispose d’aucune marge de manœuvre supplémentaire, la Banque d’Angleterre maintiendra une fois de plus son taux de base à 0,5 %. Seul réconfort, elle pourra arguer que grâce à cette politique ultra-accommodante, le Royaume-Uni est enfin en train de sortir de la récession.
Jeudi 8 novembre, 13h45 : Nouveau statu quo de la BCE.
La BCE ne pourra évidemment pas en dire autant. Certes, Mario Draghi a en partie corrigé les graves erreurs de son prédécesseur, mais, pour autant, la zone euro s’enlise dans une nouvelle récession. Malheureusement, le maintien du taux refi à 0,75 % et surtout de l’euro autour des 1,30 dollar empêcheront le retour de la croissance avant quelques mois et peut-être même quelques trimestres.
Vendredi 9 novembre, 8h45 : La production industrielle française chute nettement en septembre.
Après l’augmentation artificielle du mois d’août (liée notamment à un ajustement haussier des variations saisonnières), la production industrielle française repartira logiquement à la baisse en septembre. Si l’enquête de l’INSEE dans l’industrie dit juste, elle devrait même reculer d’environ 2 % sur le seul mois de septembre.
Seulement voilà, après les déclarations du Ministre de l’Economie faisant état d’une « très légère » hausse du PIB français au troisième trimestre, on ne sait plus trop à quel saint se vouer. Ou plutôt si, à savoir ceux du marketing et de la magie…