Rentrée des classes difficile pour François Hollande.

 

François Hollande, l’homme qui se définit comme « normal », a pris des vacances comme tout un chacun (même si près de la moitié des Français n’en prennent pas). Il a voyagé en TGV et s’est ressourcé au fort de Brégançon, la résidence d’été normale des Présidents de la république. Il s’est offert un bain de foule et s’est fait photographier pendant ses congés comme tout homme normal. Seulement voilà les vacances sont désormais terminées et c’est l’heure de la rentrée des classes pour le chef de l’Etat. Le retour aux réalités risque d’être particulièrement brutal pour le Président de la République tant le contexte est difficile. C’est en effet une pluie de mauvaises nouvelles qui s’abat sur François Hollande.

 

Sur le front économique tout d’abord :  les chiffres du chômage sont au plus haut depuis juin 1999 et la barre symbolique des trois millions de chômeurs a même été franchie. De surcroît, alors que la France aurait plus que jamais besoin d’une croissance soutenue, c’est la récession qui pointe à l’horizon.

 

Sur le front politique ensuite, les relations entre le PS et ses alliés (le front de gauche et les verts) se tendent de plus en plus. En effet les sujets de discorde se multiplient tels que le traité de stabilité budgétaire, l’expulsion de roms ou encore l’exploitation des gaz de schiste. Mélenchon – pour ne citer que lui – tire a boulet rouge sur le pouvoir en place condamnant « cent jours pour rien ».

 

Enfin François Hollande dégringole dans les sondages et perd onze points (baromètre Ipsos le Point) pour passer à 47 % d’opinions défavorables contre 44% d’opinions favorables. Alors que se passe t-il ?

 

On ne peut pas dire qu’il s’agisse de la fin de l’état de grâce puisque ce dernier n’a jamais existé. Le malaise est profond puisque beaucoup de Français ont un sentiment d’inaction face aux problèmes. Nous sommes bien loin du slogan « le changement c’est maintenant ». Il est vrai que la campagne de « l’homme normal » s’est construite en opposition à la personnalité et à la politique de Nicolas Sarkozy. Il s’agissait de tourner la page du sarkozysme et de dénoncer ses excès. Mais changer de président n’est pas une fin en soi et on ne construit pas en s’opposant mais en proposant. Comme nous le rappelle une célèbre émission politique après les paroles il faut des actes. Or il semble que le pouvoir en place ne soit pas à la hauteur des difficultés que traverse le pays. Autant Nicolas Sarkozy était accusé de trop trancher et de manquer de nuance autant il apparaît que François Hollande « monsieur compromis » ne tranche pas suffisamment.

 

Les Français n’ont pas seulement des interrogations comme l’affirme un proche de Hollande, ils ont réellement peur pour leur avenir. Si pendant la campagne présidentielle taper sur Nicolas Sarkozy et sur son héritage était porteur, cela sera de moins en moins le cas. En effet, nos concitoyens ont une patience limitée et en pleine crise économique et financière, François Hollande ne pourra pas s’abriter bien longtemps derrière le bilan de Nicolas Sarkozy. Il est donc temps de prendre ses responsabilités.

 

Alors que nous traversons une crise sans précédent, ce n’est pas d’un homme normal dont la France a besoin mais d’un homme exceptionnel. Sur ce point François Hollande doit encore faire ses preuves…

 

 

La phrase de la semaine :

«Mélenchon est toujours dans la surenchère idéologique et programmatique. Sa capacité à appréhender le réel est proche de zéro. C’est normal, après avoir passé cinq semaines de vacances au Venezuela, il se prend pour Chavez. » de Jean-Marc Ayrault.

 

rôme Boué