Après une défaite a l’élection présidentielle puis aux législatives, l’UMP rentre pleinement dans l’opposition et une nouvelle donne politique se met en place. En effet à l’instar du parti socialiste en 2007, c’est désormais l’heure de la reconstruction à droite puisqu’il faut absolument éviter de relancer ce que l’on appelle communément « la machine à perdre ». Pour ce faire, la droite doit se rassembler autour de valeurs communes et faire preuve d’unité. Ce ne sera pas une sinécure puisque la campagne présidentielle a laissé de profondes cicatrices. Effectivement alors que les « troupes » devaient marcher d’un seul pas pendant la période électorale, la droitisation de l’UMP chassant sur les terres du Front National, sous l’impulsion de Patrick Buisson, en a froissé plus d’un. Désormais les langues se délient et les comptes se règlent.
Enfin, comme à gauche en 2007, se pose désormais la question du leadership à droite. Bien qu’il n’ait pas effectué un départ irréversible à la Jospin, Nicolas Sarkozy laisse un vide énorme puisqu’une place est à prendre à la tête de l’UMP pour le probable futur champion de la droite en 2017. Deux hommes s’affrontent dans une guerre des chefs sans merci. François Fillon tout d’abord, qui fut pendant une période record de cinq ans à la tête du gouvernement et qui doit à ce titre assumer le bilan du quinquennat, à savoir l’actif mais aussi le passif… Fillon se sort plutôt bien de cette épreuve qui a essoré plus d’un de ses prédécesseurs. La raison est simple : l’hyper présidence de Nicolas Sarkozy. Le président sortant était en effet sur tous les fronts épargnant ainsi un premier ministre qui ordinairement fait office de paratonnerre. S’il a eu à ce plaindre de cet évincement surtout en début de quinquennat, François Fillon peut aujourd’hui dire merci à Nicolas Sarkozy…
De surcroît Fillon est très populaire auprès de beaucoup de Français puisque son calme doublé d’un réel sens de l’Etat rassurent et en font un candidat idéal pour 2017. D’ailleurs à l’UMP, Fillon est soutenu par Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez et Xavier Bertrand. L’ancien premier ministre a abattu ses cartes récemment en se déclarant officiellement candidat à la présidence de l’UMP, coupant ainsi l’herbe sous les pieds de Alain Juppé. Il lui reste cependant à surmonter un obstacle de taille en la personne de Jean François Copé, l’actuel Secrétaire Général de l’UMP.
Ce dernier peut entre autres compter sur les soutiens de Christian Jacob, Hervé Novelli, Roger Karoutchi et bien sûr Rachida Dati…Il : n’en reste pas moins qu’il est beaucoup moins populaire que François Fillon. Aux yeux de beaucoup de Français, Copé passe pour un VRP aux dents longues alors que son camp recherche un véritable leader. A l’heure où la droite a plus que jamais besoin d’un grand homme pour soutenir les valeurs Gaullistes et républicaines, Copé ne rentre malheureusement pas dans le costume. S’il y avait un parallélisme à faire on peut dire que ce dernier serait le Jospin de droite. A savoir un technocrate ampoulé spécialisé dans le prêt à penser alors que les Français veulent du sur-mesure.
L’enjeu de l’élection de novembre est primordial puisque son vainqueur sera probablement le candidat de la droite à l’élection présidentielle de 2017. Un élément pourrait toutefois changer la donne à savoir la possible mise en place de primaires à droite. Il ne faut pas oublier que les choix des militants et ceux des Français ne vont pas toujours dans la même direction.
La phrase de la semaine :
« Ce qui est en train de se dessiner est une bataille entre les notables, qui sont du côté de Fillon, et les militants, de mon côté. Le problème pour Fillon, c’est que ce sont les militants qui vont voter au congrès, et je ne suis pas sûr qu’il puisse devenir leur candidat en se présentant, lui le député du VIIe arrondissement de Paris, en tandem avec Pécresse, députée de Versailles. Un tel attelage, je ne suis pas sûr que cela plaise aux militants. » de Jean-François Copé
Jérôme Boué