Si la vie de nos hommes politiques n’est certes pas une sinécure, il n’en demeure pas moins que nos élus membres du gouvernement et autres personnalités sont largement privilégiés dans le cocon du système hexagonal. Tout d’abord, même s’il reste conséquent, l’écart des salaires entre le secteur privé et le secteur public s’est considérablement réduit. A titre d’exemple, le salaire mensuel moyen dans les ministères se situe désormais entre 7000 et 8000 Euros. Qui plus est, pendant de nombreuses années, et ce, jusqu’à ce que Lionel Jospin y mette un terme, les cabinets ministériels disposaient de fonds secrets alloués de manière discrétionnaire à leurs membres, en toute opacité et nets d’impôts.
En France, lorsqu’on est haut fonctionnaire et qu’on se lance en politique, on dispose d’une place à vie par un système de mise en disponibilité. Ainsi, lorsqu’un énarque décide de se présenter à une élection, il conserve son statut (Inspecteur des Finances, Conseiller d’Etat ou à la Cour des Comptes…) et peut réintégrer à tout moment son corps d’origine en cas de défaite ou au terme de son mandat des années plus tard. A titre de comparaison, en Grande Bretagne, un haut fonctionnaire embrassant une carrière politique travaillera sans filet, puisqu’il sera obligé de démissionner de ses fonctions. Ce dernier assumera ainsi pleinement les conséquences de son choix à l’inverse de notre haut fonctionnaire national blindé d’airbags.
Il est vrai cependant que des personnalités de la « société civile » quittant un poste souvent fortement rémunéré font un sacrifice financier de taille en entrant au gouvernement. C’est le cas par exemple de Christine Lagarde pour ne citer qu’elle, qui en quittant son poste chez Baker et Mc Kenzie, a dû probablement diviser son salaire par 20, même si son salaire actuel représente en quelque sorte de « l’argent de poche », l’essentiel étant pris en charge par l’Etat. De plus, avoir été ministre constitue un formidable tremplin pour les postes les plus prestigieux dans le privé.
Néanmoins, l’aventure politique au plus haut niveau de l’Etat n’est pas non plus une partie de plaisir, et comme l’affirmait récemment Jacques Chirac, une grande partie des honneurs et des privilèges s’efface très rapidement face à la charge de travail écrasante et au stress lié aux responsabilités qui incombent aux plus hauts représentants de l’Etat.
La phrase de la semaine :
«On va à Copenhague pour gagner. C’est un tournant pour le monde. On fait de l’historique. Dans un siècle, on se souviendra de ce sommet et, dans les livres d’histoire, on dira que
Jérôme Boué