Etats-Unis: Forte baisse des destructions d’emplois.

L’actualité économico-statistique aux Etats-Unis sera marquée cette semaine par la publication des indices ISM des directeurs d’achats, tout d’abord dans l’industrie manufacturière (mardi), puis dans les services (jeudi). Enfin comme chaque dernier vendredi du mois l’attention se focalisera sur le rapport sur l’emploi.

De l’autre côté de l’atlantique, nous suivrons la première estimation de l’inflation dans la zone euro (lundi) ainsi que la réunion de la BCE et la décision sur le taux refi (jeudi).

 

Lundi 30 novembre, 11h (heure de Paris) : l’inflation repasse en territoire positif dans la zone euro.

En territoire négatif depuis juin, et après avoir atteint un nouveau plancher à -0,6% en juillet dû à l’effet de balancier de la flambée des prix énergétiques et alimentaires de l’an passé, le glissement annuel des prix à la consommation a atteint – 0,1% en octobre. Pour le mois de novembre, du fait de la hausse des prix énergétiques et des matières premières le glissement annuel des prix devrait repasser en territoire positif et atteindre 0,5% marquant ainsi la fin de la déflation dans la zone euro.

 

Mardi 1er décembre, 16h : petite hausse de l’indice ISM des directeurs d’achats dans l’industrie manufacturière en novembre.

Après avoir franchi la barre des 50 pour la première fois depuis janvier 2008 pour atteindre un niveau de 52,9 en août, l’indice ISM manufacturier qui a confirmé sa bonne tenue en septembre, est ressorti à 55,7 en octobre soit un plus haut depuis avril 2006. La reprise industrielle est bien en train de s’installer de manière durable aux Etats-Unis et nous anticipons une petite hausse de l’indice ISM manufacturier qui devrait atteindre un niveau de 56 en novembre.

 

Jeudi 3 décembre, 13h45 : la BCE laisse son taux refi inchangé en décembre.

Alors que le glissement annuel du PIB de la zone euro est de -4,1%, et que l’euro se situe à un niveau beaucoup trop cher au regard des fondamentaux économiques, la BCE laissera inchangé son taux refi en décembre à 1%. Pour le justifier, elle s’appuiera notamment sur la reprise fragile qui se dessine dans la zone euro notamment révélée par les dernières enquêtes IFO, INSEE ou PMI. De plus, lorsque l’inflation de la zone euro dépassera les 1,5%, c’est à dire dès le premier trimestre 2010 il semble inévitable que la BCE procédera à une augmentation de son taux refi. Intervenant au moins trois mois avant que la reprise ait pu se transformer en créations d’emplois ce resserrement monétaire hâtif aura malheureusement pour conséquence d’étouffer la reprise eurolandaise dans l’œuf.

 

Jeudi 3 décembre, 16h : l’indice ISM des directeurs d’achats dans les services progresse en novembre.

Après avoir atteint 50,9 en septembre franchissant la barre des 50 pour la première fois depuis août 2008, l’indice ISM non-manufacturier qui mesure l’activité dans les services a confirmé sa bonne tenue en affichant un niveau de 50,6 en octobre. La reprise est bien en marche aux Etats-Unis et après avoir désinvesti plus que de raison, les entreprises se lancent désormais dans un mouvement de réinvestissement important, non seulement dans l’industrie mais aussi dans les services. De fait, nous anticipons une hausse de l’indice ISM non-manufacturier qui devrait atteindre un niveau de 52 en novembre soit un plus haut depuis tout juste deux ans.

 

Vendredi 3 décembre, 14h30 : le taux de chômage se stabilise et les destructions d’emplois ralentissent encore aux Etats-Unis en novembre.

Après une baisse exceptionnelle à 9,4% en juillet, le taux de chômage aux Etats-Unis est logiquement reparti à la hausse pour atteindre 10,2% octobre soit un plus haut depuis avril 1983. Toutefois, après cette hausse significative nous anticipons une stabilisation du taux de chômage à 10,2% au mois de novembre. Parallèlement, les destructions d’emplois qui avaient atteint 190 000 en octobre soit le « meilleur » résultat depuis août 2008, devraient fortement régresser pour atteindre 100 000 en novembre. Néanmoins, dans la mesure où la reprise de l’activité économique n’est pas encore assez forte et surtout assez longue, le taux de chômage devrait augmenter dans les prochains mois, et ce jusqu’au début 2010 pour atteindre au minimum les 10,5%.

 

Jérôme Boué