2012 : l’hypothèse DSK.

Trouble, malaise, syndrome de mi-mandat… Quels que soient les qualificatifs employés, les nuages s’accumulent en Sarkozie et le climat se tend au sein de la majorité présidentielle. Ceci à l’image de l’opposition Rama Yade – Roselyne Bachelot sur la taxation des sportifs ou du bras de fer François Fillon – Henri Guaino sur le grand emprunt. Si l’on rajoute l’affaire Frédéric Mitterrand, le feuilleton politico médiatique Cleartream et l’affaire Jean Sarkozy, le désordre règne bel et bien au royaume de Nicolas 1er. Sans oublier le dernier épisode en date: la fronde des maires face au projet de suppression de la taxe professionnelle. Alors que l’échéance présidentielle de 2012 se rapproche et avec elle une nouvelle candidature de Sarkozy, la gauche dispose actuellement d’un boulevard lui permettant d’occuper le terrain tant au niveau des idées que des personnes. Malheureusement, dans un cas comme dans l’autre, l’opposition ne semble pas à la hauteur.

 

Sur le plan des idées tout d’abord, en dehors des attaques systématiques à l’encontre de Nicolas Sarkozy, il ne se dégage aucun projet de société concret. Sur le plan des personnes ensuite, l’absence d’un leader digne de ce nom n’a jamais été aussi criante. En effet, Martine Aubry, qui est censée mener ses troupes vers la victoire, est quasiment inexistante. Ségolène Royal quant à elle, qui a l’art de la mise en scène façon Dominique Besnehard, joue actuellement une mauvaise pièce dans laquelle elle affronte son ex lieutenant Vincent Peillon. Si l’ex-secrétaire général de l’Elysée Jean Louis Bianco demeure optimiste sur les chances de l’ancienne candidate de la gauche pour 2012, il ne fait pas l’unanimité. Enfin, Laurent Fabius et François Hollande semblent définitivement hors course, et Bertrand Delanoë, s’il est de loin le plus populaire, manque cruellement de relais au delà de la capitale.

 

Championne des élections intermédiaires, la gauche est donc pour l’instant bien partie pour perdre une élection présidentielle qui lui échappe depuis 1988. Une option de taille subsiste toutefois, elle s’appelle Dominique Strauss-Kahn. S’il est vrai qu’un sondage ne fait pas l’élection à plus de 2 ans de l’échéance, deux récentes enquêtes d’opinion ont pour la 1ère fois annoncé que Nicolas Sarkozy pourrait être battu au 2° tour de la présidentielle de 2012 par le patron du FMI.

 

L’homme ne manque en effet pas d’atouts: ses fonctions actuelles l’ont doté d’une véritable stature internationale. Plusieurs fois ministre, il dispose d’une expérience incontestable des rouages de l’Etat et ses compétences sur le plan économique sont largement reconnues. De plus, son image rassure et il fait partie des personnalités de l’opposition qui clivent le moins sur le plan idéologique. En d’autres termes, de nombreux électeurs de droite déçus du sarkozysme pourraient être tentés de voter pour lui. Sur le plan des affaires, à l’exception de l’affaire de la MNEF pour laquelle il bénéficia d’un non-lieu, DSK ne traîne pas réellement de « casseroles » que la droite pourrait faire « tinter » au moment opportun. Reste à savoir si le Président du FMI sera tenté par la course à la présidentielle et toutes les difficultés qu’elle représente. S’il est bien sûr trop tôt pour se prononcer, il est clair que si les circonstances s’y prêtent, DSK, dont le mandat prend fin en 2012, pourrait bien affronter celui qui fut son premier soutien pour accéder à la Présidence du FMI. A suivre…

 

 

La phrase de la semaine :

«Honteux ! C’est le genre de choses qui abime l’image de la France dans le monde. Henri a volontairement pris la balle de la main en se disant : « pas vu pas pris » alors que lui, comme tous les joueurs de l’équipe de France, devraient être des modèles » de Nicolas Sarkozy.

 

 

rôme Boué