Industrie française : de mieux en mieux, mais…

Le résultat fait évidemment plaisir : après déjà six mois consécutifs de hausse, l’indice du climat des affaires dans l’industrie française a encore fortement progressé en octobre. Ainsi, en augmentant de trois points sur ce dernier mois, cet indicateur avancé de l’activité industrielle mais aussi du PIB français dans son ensemble, atteint un niveau de 89, soit un plus haut depuis septembre 2008 et une progression totale de 20 points depuis le plancher de mars 2009.

Progressivement, cet indicateur se rapproche donc de la barre des 100, c’est-à-dire de sa moyenne de long terme. Cela signifie donc que l’industrie et l’économie françaises sont non seulement sorties de la récession mais surtout qu’elles se dirigent désormais vers leur rythme de croisière, qui reste néanmoins celui d’une croissance molle. En l’occurrence pas plus de 1,3 % en 2010 pour la progression annuelle moyenne du PIB.

Pour autant, l’essentiel réside dans le fait que les industriels français sont bien sortis du marasme de ces derniers trimestres, tant en terme d’activité que de confiance. L’indice des perspectives personnelles de production, qui constitue généralement le meilleur indicateur avancé de la croissance française, a ainsi progressé de 4 points en octobre et atteint désormais un niveau de – 2, un plus haut depuis juillet 2008.

Ce regain de confiance apparaît notamment justifié par la nette amélioration des carnets de commandes tant étrangers que globaux qui ne dépassent cependant pas encore les niveaux de la fin 2008. En outre, il faut également noter qu’après avoir fortement progressé en septembre, les carnets de commandes dans le secteur automobile ont déjà repris le chemin de la baisse.

C’est bien là que demeure le problème principal de l’industrie hexagonale : la situation s’est certes largement améliorée, mais reste cependant très fragile. En d’autres termes, une fois la reprise technique de rattrapage passée, l’industrie et l’économie françaises au sens large risquent de manquer de relais de croissance. Et ce d’autant que la nouvelle flambée de l’euro renouvelle d’ores et déjà les pressions négatives qui avaient plongé l’industrie française dès le deuxième trimestre 2008 dans sa plus grave récession.

C’est malheureusement triste à dire, mais si l’euro reste sur ses niveaux actuels et que, corrélativement à la baisse du dollar, le baril continue de flamber, une rechute de l’activité française et eurolandaise apparaît très probable pour le début 2010.

Plus que jamais, il faut donc tout faire pour retrouver un niveau normal de l’euro/dollar, tant sur le front des taux d’intérêt que sur celui de la coopération internationale. Sinon, une fois encore, la France et la zone euro seront les parents pauvres de la croissance mondiale..

Marc Touati