Si les marchés s’attendaient à un bon chiffre, l’augmentation de l’indice ISM des directeurs d’achat dans l’industrie manufacturière a surpris par son ampleur. En effet, après avoir atteint un plus bas historique en décembre 2008 à 32,9, puis avoir oscillé autour des 40 jusqu’en juillet dernier, cet indicateur avancé de l’activité industrielle et plus globalement du PIB américain, a atteint un niveau de 52,9 en août. Au-delà du fait qu’il se situe désormais au-dessus de la barre des 50, qui représente la frontière entre le recul et la progression de l’activité, pour la première fois depuis janvier 2008, il atteint dorénavant un plus haut depuis juin 2007, c’est-à-dire deux mois avant le début de la crise des subprimes. Un retour en arrière qui, à l’évidence met du baume au cœur.
En outre, les principaux sous-indices de cette enquête sont orientés en nette hausse. A commencer par celui relatif aux commandes, qui passe de 55,3 en juillet à désormais 64,9, un plus haut depuis décembre 2004 ! Autrement dit, après avoir désinvesti plus que de raison, les industriels américains se lancent désormais dans un mouvement de réinvestissement massif.
Parallèlement, l’indice relatif à la production a progressé de 4 points en août, atteignant 61,9, un plus haut depuis octobre 2005. De quoi confirmer qu’après avoir subi une récession historique, l’industrie et l’économie américaines sont reparties sur le chemin d’une croissance soutenue.
Conséquence logique de cette forte amélioration, l’indice relatif aux prix a, lui aussi, flambé, progressant de 10 points en un mois à désormais 65. La déflation est donc bien en train de s’estomper outre-Atlantique.
Enfin, même si la barre des 50 n’est pas encore franchie, l’indice « emploi » a également progressé en août, atteignant un niveau de 46,4, un plus haut depuis août 2008 mais qui marque surtout une hausse de 20,3 points depuis le plancher de février 2009. En d’autres termes, si le retour des fortes créations d’emploi dans l’industrie n’est pas encore d’actualité, les destructions devraient nettement ralentir dans les prochains mois, avant de laisser place à de nouvelles créations d’ici le début 2010.
En effet, après avoir frôlé le pire, l’économie américaine est en train de se réinsérer dans un nouveau cercle vertueux investissement-emploi-consommation. Elle le fera d’autant mieux que le plan Obama ne fait que commencer et qu’il entrera dans sa phase la plus active en 2010 (avec près de 450 milliards de dollars d’investissement). Dans ce cadre, après être sortie de la récession dès le troisième trimestre 2009, l’économie américaine devrait enregistrer une croissance de l’ordre de 2,7 % en 2010.
Marc Touati