Les ménages français restent inquiets.

Dans le ciel dégagé de la conjoncture française depuis quelques semaines, l’enquête INSEE auprès des ménages de juillet constitue un premier nuage notable. En effet, après six mois d’amélioration continue, l’indice de confiance des ménages a perdu deux points en juillet.

Si avec un niveau de – 39, il se situe encore 8 points au-dessus de son plancher de juillet 2008, cet indicateur demeure encore 21 points en deçà de sa moyenne depuis 1997. Il montre donc que les Français restent particulièrement prudents.

En fait, ce qui inquiète le plus les ménages français réside dans l’évolution de leur niveau de vie. Qu’il s’agisse de l’évolution passée ou de l’évolution à venir, il s’agit là des deux plus fortes dégradations de l’enquête de juillet.

Quant aux craintes d’augmentation du chômage, elles ont certes légèrement reculé en juillet, mais restent toujours très fortes, atteignant un niveau de 90, soit seulement 5 points de moins que leur sommet historique atteint en juin 2009. L’inquiétude reste donc conséquente.

En outre, l’indice relatif à l’opportunité de faire des achats importants a reculé d’un point en juillet, ce qui n’est certes pas catastrophique mais montre bien que le retour d’une fièvre acheteuse durable n’est pas d’actualité.

En conclusion, après avoir fortement profité des soldes de juin et des promotions dans le secteur de l’automobile depuis plus de trois mois, les ménages ont désormais l’intention de marquer une pause au moins jusqu’à la rentrée de septembre.

Autrement dit, la consommation de juillet-août devrait être particulièrement faible, rebondir mécaniquement en septembre, notamment avec la prime de rentrée scolaire et ensuite repartir dans une traversée du désert jusqu’aux fêtes de fin d’année.

L’économie française reste donc on ne peut plus fragile et tout excès d’optimisme demeure donc déplacé. D’ailleurs, n’oublions pas que le glissement annuel du PIB restera négatif au moins jusqu’au début 2010.

 

Marc Touati