France : le déficit extérieur se réduit, mais les exportations plongent

Après la bonne tenue de la consommation depuis le début 2009, le commerce extérieur apporte également son lot de réconfort à l’économie française. En effet, après avoir rebondi à 4,3 milliards d’euros en mars, le déficit commercial de la France est repassé sous la barre des 4 milliards en avril, à 3,792 milliards d’euros précisément.

Malheureusement, la bonne nouvelle s’arrête là. Et pour cause, cette réduction du déficit est simplement due à une baisse des importations plus importante que celle des exportations. Et ce, notamment grâce au repli des importations d’hydrocarbures, lui-même dû au recul des prix du gaz. Il n’y a donc vraiment pas de quoi s’enorgueillir, surtout lorsque l’on sait que le niveau des exportations n’a été que de 27 milliards en avril, un plus bas depuis août 2003. Avec un niveau de 30,8 milliards d’euros, les importations ne sont également pas en reste mais n’atteignent qu’un plancher depuis juin 2005.

En outre, sur les douze derniers mois, le déficit extérieur français atteint un nouveau sommet de 56,835 milliards d’euros, soit 1,4 milliard de plus que son niveau sur l’ensemble de l’année 2008.

Enfin, avec la réappréciation intempestive de l’euro et l’augmentation des prix des hydrocarbures, sans parler de la faiblesse durable de la demande européenne, en particulier allemande, il est fort probable que le déficit retrouvera le chemin de la hausse dans les prochains mois.

Le PIB français ne pourra donc toujours pas compter sur le commerce extérieur pour retrouver le chemin de la hausse au moins jusqu’à la fin 2009.

Il y a néanmoins une lueur d’espoir qui persiste, en l’occurrence la nouvelle augmentation de l’indice du climat des affaires calculé par la Banque de France en mai. Ce dernier a effectivement progressé de 6 points sur le seul mois de juin, ce qui porte à 13 points son augmentation depuis le point bas de décembre 2008. Avec un niveau de 81, il atteint même un plus haut depuis septembre 2008. Si l’économie française est donc toujours en récession, elle a donc touché le fond et commence à sortir progressivement de l’ornière.

 

Marc Touati