Cette semaine sera particulièrement dense aux Etats-Unis en matière de statistiques économiques. Elle sera en effet marquée par la publication des indices ISM dans l’industrie et dans les services (respectivement lundi et mercredi) et s’achèvera vendredi par l’évolution de l’emploi au mois de mai.
On notera également jeudi la réunion de politique monétaire de la BCE qui devrait baisser son taux refi de 25 points de base, ainsi que l’annonce sans surprise du statu quo pour les taux de la Bank of England qui a déjà utilisé toutes ses cartouches.
Lundi 1er juin, 16h (heure de Paris) : l’indice ISM des directeurs d’achat dans l’industrie manufacturière se redresse encore en mai.
Après avoir fortement baissé de septembre à décembre 2008, mois au cours duquel il a atteint un plus bas historique à 32,9, l’indice ISM manufacturier aux Etats-Unis est en hausse constante depuis janvier 2009. La baisse des taux d’intérêt et le début de la relance budgétaire joueront dans le sens d’une poursuite de l’amélioration de l’indice ISM manufacturier qui devrait atteindre 43 en mai (contre 40,1 en avril). Néanmoins, nous resterons sous la barre des 50, indiquant que la contraction de l’activité industrielle n’est pas terminée.
Mercredi 3 juin, 16h : Nouvelle hausse de l’indice ISM des directeurs d’achats dans les services en mai.
Après deux mois consécutifs de baisse, l’indice ISM non-manufacturier, qui mesure l’activité dans les services s’est redressé en avril pour atteindre 43.7. La bonne tenue de la consommation des ménages américains nous permet d’anticiper une nouvelle hausse de cet indice qui devrait se rapprocher un peu plus de la barre des 50 pour atteindre 46 en mai.
Jeudi 4 juin, 13h : Statu quo pour les taux de la Bank of England qui a déjà utilisé toutes ses cartouches.
L’explosion de la bulle immobilière et la crise du crédit affectent durement les ménages britanniques, très exposés à l’endettement. Dans ce contexte déprimé et face à l’ampleur de la récession outre-Manche, la Banque d’Angleterre qui avait procédé en février à une baisse de 50pb de son taux de base, a de nouveau baissé ce dernier en mars de 50 pb pour atteindre 0,50% soit un plus bas historique. Le maximum a donc été fait pour sauver l’économie de sa Majesté et la Banque d’Angleterre ne pouvant plus utiliser l’arme monétaire, maintiendra son taux de base à 0,50 % en juin.
Jeudi 4 juin, 13h45 : la BCE baisse son taux refi de 25 points de base.
Après avoir abaissé son taux refi de seulement 0,25 point en avril alors que les prévisionnistes à l’unanimité attendaient 0,5 point, la BCE, qui, semble t-il, n’a pas encore pris la mesure de la gravité de la situation économique et sociale, a procédé à une nouvelle baisse de seulement 0,25 point en mai, consacrant un taux refi de 1%.
Alors que la zone euro subit une baisse historique de son PIB au premier trimestre 2009 : -2,5 % et -4,6 % en glissement annuel, que l’euro reste beaucoup trop cher au regard des fondamentaux économiques et que le risque de déflation se précise dangereusement, la BCE devrait réagir en juin. Ainsi, contrairement au statu quo annoncé par le consensus de marché, nous anticipons une baisse de 0,25 point de son taux refi, qui atteindra 0,75 %. Si la baisse du taux refi et la baisse de l’euro qu’elle pourra entraîner sont favorables, force est de constater que l’on a perdu beaucoup de temps lorsque l’on sait que toute mesure de politique monétaire prend de six à neuf mois pour agir sur l’activité économique.
Vendredi 5 juin, 14h30 : les destructions d’emplois ralentissent mais restent fortes aux Etats-Unis.
Si les derniers indicateurs américains (hausse significative des commandes de biens durables, bonne tenue de la consommation des ménages, forte croissance mensuelle de l’indice de confiance des consommateurs du Conference Board) nous montrent que l’horizon est en train de se dégager en douceur outre-Atlantique, l’indicateur retardé que constitue l’évolution de l’emploi devrait quant à lui continuer de se détériorer. Ainsi, en mai, le taux de chômage devrait atteindre un plus haut depuis 1983 à 9 %, alors que le nombre de destructions d’emplois salariés demeurera élevé même s’il devrait baisser à 500 000 contre 539 000 en avril.
Jérôme Boué