Contrairement à ce que beaucoup pensent, François Fillon et Nicolas Sarkozy n’ont vraiment appris à se connaître qu’en 2004 et c’est la campagne présidentielle qui les a réellement rapprochés. Ainsi c’est après avoir beaucoup travaillé et s’être préparé avec lui à l’exercice du pouvoir que Nicolas Sarkozy a naturellement nommé François Fillon Premier ministre en 2007.
La première année de celui qui dans son livre «
Il semble qu’après deux ans au poste le plus dur de France, la donne ait changé et que le premier ministre ait réussi à s’imposer. En effet ce que l’on présentait comme une faiblesse de sa personnalité s’est transformé en force à la faveur de la crise. François Fillon apparaît désormais comme l’homme qui rassure incarnant la force tranquille. Si l’on ajoute un président beaucoup moins visible qu’au début de son mandat on peut dire que le premier ministre a désormais atteint sa vitesse de croisière. D’ailleurs les récents éloges de plusieurs ministres du gouvernement comme Xavier Darcos ou Nadine Morano en sont l’illustration. On parle donc désormais d’une parfaite complémentarité entre les deux hommes et certaines voix s’élèvent même pour affirmer que François Fillon pourrait rester en poste jusqu’à la fin du quinquennat.
Il faut bien comprendre que le fait que Nicolas Sarkozy se soit beaucoup exposé en s’affichant régulièrement en première ligne a considérablement protégé le premier ministre pendant deux ans. En effet sous la présidence de Nicolas Sarkozy, c’en est fini du premier ministre qui descend dans l’arène à l’instar de Jean Pierre Raffarin ou de Dominique de Villepin qui à l’époque jouèrent leur rôle de fusible… Il y a donc un certain danger pour François Fillon de voir le Président se faire plus discret pour que lui prenne de la hauteur comme son poste l’impose.
Il faut bien réaliser que deux ans à un poste aussi sensible et éprouvant représentent déjà une réelle épreuve pour le premier ministre. D’ailleurs, fort d’une expérience difficile à Matignon, Dominique de Villepin affirmait dans l’Enfer de Matignon (Raphaëlle Bacqué) « Pour être franc, je pense que les deux années que j’ai passées à Matignon correspondent au bon rythme et s’il avait fallu vivre une troisième année, cela aurait été sans doute extrêmement éprouvant. On ne se trompe pas quand on dit qu’il faut changer régulièrement de premier ministre. Un premier ministre ne dure pas cinq ans ». François Fillon appréciera…
La phrase de la semaine :
« Il est quand même plus important de débaucher un socialiste qui a été le meilleur ami de Jospin que de faire entrer au gouvernement un 36ème UMP » de Nicolas Sarkozy en réponse à ses conseillers à propos de la possible prochaine nomination de Claude Allègre au gouvernement.
Jérôme Boué