Cette semaine sera particulièrement chargée aux Etats-Unis en matière de statistiques économiques. Elle sera en effet marquée par la publication des ISM dans l’industrie et dans les services (respectivement mercredi et vendredi), ainsi que par l’indice de confiance des consommateurs du Conference Board mardi et par les commandes aux usines jeudi. Enfin, la semaine s’achèvera par l’évolution de l’emploi au mois de mars (comme d’habitude, vendredi).
On notera également jeudi la réunion de politique monétaire de la BCE qui devrait ramener son taux refi à 1%.
Mardi 31 mars, 16h (heure de Paris) : l’indice de confiance des consommateurs du Conference Board américain devrait augmenter en mars.
En baisse depuis le mois de décembre et après avoir atteint un plus bas historique au mois de février à 25, l’indice de confiance des consommateurs du Conference Board américain qui semble avoir touché le fond devrait repartir à la hausse pour atteindre le niveau de 35 en mars. Ceci en particulier grâce aux effets de la baisse des taux d’intérêt et à l’approche du plan de relance budgétaire. Il semble donc que le plus dur ait été touché sur le front de la consommation qui devrait reprendre progressivement aux Etats-Unis.
Mercredi 1er avril, 16h : l’indice ISM des directeurs d’achat dans l’industrie manufacturière demeure faible mais augmente légèrement en mars.
En chute depuis le mois d’août 2008 et après avoir atteint un plus bas historique en décembre à 32,9, l’indice ISM manufacturier aux Etats-Unis est légèrement remonté à 35,6 au mois de janvier pour se stabiliser à ce niveau en février. Bien que le prix du baril soit repartit à la hausse, la baisse des taux d’intérêt, l’effet Obama via le plan de relance et la hausse des commandes de biens durables en février (+3.4%) joueront dans le sens d’une légère amélioration de l’indice ISM manufacturier à 37,5.en mars Néanmoins nous resterons sous la barre des 50, indiquant que la contraction de l’activité industrielle n’est pas terminée.
Jeudi 2 avril, 13h45 :
Alors que le PIB de la zone euro s’écroule (-1,5% au quatrième trimestre), alors que le chômage flambe, que la crise sociale se fait de plus en plus menaçante et que l’inflation eurolandaise se stabilise autour des 1%,
La récession s’intensifiant en zone euro, la BCE procédera en avril à une nouvelle baisse de 50 bp de son taux refi, à 1% qui sera certainement le plancher en deçà duquel elle ne descendra pas. Si la baisse du taux refi et la baisse de l’euro qu’elle pourra entraîner sont favorables, force est de constater que l’on a perdu beaucoup de temps lorsque l’on sait que toute mesure de politique monétaire prend de six à neuf mois pour agir sur l’activité économique.
Jeudi 2 avril, 16h : les commandes aux usines rebondissent aux Etats-Unis en février.
Le resserrement des conditions de crédits ainsi que la forte baisse de la demande étrangère ont considérablement affecté les investissements des entreprises américaines. De fait, les commandes aux usines sont en baisse depuis le mois d’août 2008. Néanmoins, l’assouplissement monétaires et les récentes évolutions favorables de l’économie américaine à l’image des commandes de biens durables qui ont augmenté de 3,4% en février nous permettent d’anticiper un rebond des commandes aux usines de 3% en mars.
Vendredi 3 avril, 14h30 : les destructions d’emplois restent fortes aux Etats-Unis.
Si les derniers indicateurs américains (réduction du déficit extérieur, hausse des ventes au détail, rebond des mises en chantier et commandes de biens durables) nous montrent que l’horizon est en train de se dégager en douceur outre-Atlantique, l’indicateur retardé que constitue l’évolution de l’emploi devrait quant à lui, continuer de se détériorer. Ainsi en mars, le taux de chômage devrait atteindre un plus haut depuis 1982 à 8,2%, alors que le nombre de destructions d’emplois salariés demeurera élevé même s’il devrait baisser à 620 000 contre 657 000 en février.
Vendredi 3 avril, 16h : l’indice ISM des directeurs d’achat dans les services augmente légèrement en mars.
Après avoir atteint un plus bas historique en novembre à 37,4, puis rebondi à 42,9 en janvier, avant de retomber légèrement en février à 41,6, l’indice ISM non-manufacturier, qui mesure l’activité dans les services, devrait connaître une petite augmentation en mars à 42,5. Et ce notamment du fait de la bonne résistance de la consommation américaine. Toutefois nous resterons toujours sous la barre des 50 confirmant que le secteur des services bien que moins touché que le secteur industriel n’échappe pas à la récession.
Jérôme Boué