L’élection présidentielle était pour Nicolas Sarkozy l’ambition d’une vie qui tourna très vite à l’obsession. Trente ans de travail acharné après avoir démarré au plus bas de l’échelle comme colleur d’affiche, trente années de batailles politiques, de débats, de campagnes, sept ans de traversée du désert pendant lesquelles il paya au prix fort son ralliement à Edouard Balladur pour l’élection présidentielle de 1995. Puis vint le temps de la guerre avec le clan Chirac / Villepin pour accéder enfin, après ce parcours du combattant, au poste suprême en 2007. Il l’avait bien mérité cette élection, lui à qui rien n’a été donné et qui s’est tant battu pour réaliser son rêve. Alors pendant la première année de son quinquennat il a semblé plus préoccupé par lui même que par la France. Ce fut cette fameuse époque dite « bling bling » entre yacht de luxe , jets privés et autres attributs reflétant son attirance pour le monde du show business et pour la réussite matérielle. Bien évidement l’impact fut désastreux en terme d’image dans un pays qui bien avant les subprime et la chute de Lehman Brothers traversait une crise économique.
Alors que le mercure du baromètre des tensions sociales monte de manière inquiétante, le Président semble actuellement se tourner davantage vers son pays. Moins frondeur et moins bravache il fait désormais profil bas en se préoccupant notamment du sort des plus démunis frappés de plein fouet par la tornade de la crise économique.
Il n’est certes jamais trop tard pour bien faire mais quel dommage qu’il n’ait pas agi plus tôt car paradoxalement le Président qui va parfois trop vite a attendu un an pour prendre la mesure du malaise social qui frappe la France. Malgré la multitude de réformes engagées dont le « paquet fiscal » considéré un peu rapidement comme un cadeau aux riches ? il semble que Nicolas Sarkozy n’ait que trop tardé pour se préoccuper de cette France qui souffre.
Nicolas Sarkozy a effectué une inflexion sociale saluée par la gauche ainsi que par les organisations syndicales mais il l’a fait bien tardivement puisqu’il a subi les évènements alors qu’il aurait du les anticiper. Cela risque malheureusement de le transformer en pompier social pendant le reste de son mandat…
De plus le plan de relance budgétaire qui ne représente que 0.8% du Produit Intérieur Brut apparaît bien timide lorsque l’on voit que les américains ont sorti « l’artillerie lourde ».
Nicolas Sarkozy un peu dépassé par les événements et manquant d’audace, qui l’eut cru il y a un an !
La phrase de la semaine :
« Ce n’est pas parce que la situation de l’emploi se complique, que le chômage augmente considérablement et qu’il y a des manifestations de rue qu’il faut céder et distribuer aux Français de l’argent qu’on n’a pas. On multiplie les trous, on crée un endettement d’enfer et ça ne booste pas forcément l’économie » de François Fillon .
Jérôme Boué