L’année
L’affaire Kerviel souligne l’incapacité d’une institution,
Sauf que, d’une part Kerviel était aussi et avant tout quelqu’un de très habile, motivé à la fois par l’espoir d’une augmentation de ses bonus et un « esprit de revanche » à l’égard de collègues plus diplômés que lui et, d’autre part, il avait fait gagner beaucoup d’argent à
L’affaire Madoff est différente, dans la mesure où elle s’appuie sur une escroquerie (payer les intérêts des premiers arrivés avec l’argent des derniers venus), connue aussi sous le terme de « système Ponzi ». Exepté que Madoff a su utiliser au mieux « sa respectabilité » pour berner ses clients. D’une part il s’est appuyé sur une carrière professionnelle éminente (il a été plusieurs années Président du NASDAQ, la grande bourse électronique américaine) et, d’autre part, il a réuni, parmi ses clients, des grandes fortunes et des membres de « l’establishment » qui lui ont fourni une véritable caution, dont il a su manifestement bien profité. Du coup, les gérants ont été moins « regardants » et l’escroquerie a pu prospérer durant de nombreuses années.
Bien que ces deux affaires soient différentes, elles ont certains points communs : le premier, c’est la tendance à ne pas remettre en question une personne qui, dans le passé, a connu une réussite professionnelle (les gains de Kerviel, les antécédents de Madoff) ; le succès antérieur est considéré, à tort parfois, comme le gage de la réussite future. Le second point commun, c’est la fragilité des procédures de contrôle, qui repose sur la bonne volonté des contrôleurs, qu’ils soient internes (dans le cas de Kerviel) ou externes (chez Madoff où ni
En effet, les contrôleurs peuvent être, soit vigilants (c’est le schéma habituel, bien évidemment), soit laxistes (en particulier, en se livrant à des analyses superficielles ou en s’appuyant sur les avis « d’autres » experts), soit « bienveillants » (on peut alors parler de « collusion » ; l’histoire montre que ce cas est plus fréquent, lorsque l’environnement est porteur et les marchés exubérants).
En conclusion, édicter des règlementations appropriées ou des procédures prudentielles idoines n’est pas suffisant, pour garantir une bonne fin des opérations financières. Encore faut-il que celles-ci soient bien appliquées !
Bernard MAROIS
Président
Club Finance HEC