Le PIB eurolandais accentue sa chute.

Aux Etats-Unis, on suivra le déficit commercial américain qui devrait se réduire au mois de décembre ce qui indique qu’une révision haussière du PIB pourrait avoir lieu lors de la prochaine estimation le 27 février prochain. On suivra également les ventes au détail qui devraient se stabiliser en janvier après six mois consécutifs de baisse.

Dans la zone euro, on suivra la publication des comptes nationaux du quatrième trimestre qui devrait se dégrader fortement. On suivra notamment la nouvelle baisse du PIB en France (qui marquera donc l’entrée en récession technique de l’hexagone), ainsi que l’aggravation de la situation économique outre Rhin.

Mercredi 11 février, 14h30 (heure de Paris) : le déficit commercial américain se réduit au mois de décembre.

Alors que les prix du pétrole continuent de reculer (divisés par 5 depuis leur plus haut de juillet 2008), diminuant d’autant le montant de la facture énergétique à l’importation des États-Unis, on devrait assister à une réduction du déficit commercial au mois de décembre, de 40,4 à 37 milliards de dollars. Cette réduction du déficit commercial, si elle se confirme, entraînerait une contribution positive du commerce extérieur à la croissance du PIB au 4ème trimestre, alors que cette contribution est actuellement quasiment nulle puisque les exportations ont reculé de 19,7%, alors que les importations n’ont baissé « que »de 15,7%. Ce chiffre fera l’objet d’une attention toute particulière car, en effet, un déficit commercial supérieur aux attentes pourrait entraîner une révision à la baisse du PIB US lors de la deuxième estimation, attendue le 27 février prochain (rappelons que, selon la première estimation, le PIB américain s’est contracté de 3,8 % au quatrième trimestre 2008, contre une baisse de 5,5 % attendue par le consensus).

Jeudi 12 févrrer, 14h30 : les ventes au détail américaines se stabilisent au mois de janvier

Certes, l’environnement économique se détériore pour les ménages américains : accélération de la hausse du chômage impactant négativement leur pouvoir d’achat, poursuite de la chute de l’immobilier, durcissement des conditions de crédit et craintes de risque de faillite des « majors » de l’industrie automobile. C’est d’ailleurs pour toutes ces raisons que les ventes au détail américaines ont subi six mois consécutifs de baisse et que leur baisse  atteint un plus bas en octobre (-3,4%). Cependant les ventes au détail, qui, rappelons-le, sont mesurées en valeur, sont également tirées vers le bas par la forte chute des prix qui a atteint un plus bas à -1,7% au mois de Novembre. Or, dans la mesure où les prix ont très légèrement augmenté en janvier, les ventes au détail américaines devraient se stabiliser en janvier.

Hors transport, la hausse pourrait même atteindre 0,1% après une baisse de 3,1% au mois de décembre.

Vendredi 13 février, 8h : le PIB allemand s’effondre.

Après avoir déjà subi deux trimestres consécutifs du PIB, l’Allemagne, dont le modèle de croissance est basé sur les exportations, subit de plein fouet la forte baisse de la demande mondiale. La demande intérieure ne prenant par le relais de la chute des exportations, l’économie allemande se dégrade fortement et le produit intérieur brut devrait baisser de 1,4% au quatrième trimestre 2008 et de 1 % en glissement annuel.

Vendredi 13 février, 8h50 : la France entre officiellement en récession.

Alors que les principaux pays membres de la zone euro sont entrés en récession dès le deuxième trimestre 2008, la France dont tous les indicateurs économiques étaient dans le rouge avait « miraculeusement » échappé à la récession technique en affichant une hausse de 0,1% de son produit intérieur brut au troisième trimestre après avoir subi une baisse de 0,3% au deuxième. Mais c’était reculer pour mieux sauter et la France devrait subir une chute de 0,8% de son produit intérieur brut au quatrième trimestre 2008 et une baisse de 0,5% en glissement annuel.

Vendredi 13 février, 11h00 : La zone euro s’enfonce dans la récession.

En récession depuis le printemps 2008, la zone euro qui a subi une baisse de 0,2% de son produit intérieur brut au deuxième et au troisième trimestre 2008 a malheureusement « aggravé son cas » au quatrième trimestre. La forte baisse de la demande mondiale conjuguée à la crise du crédit et de l’immobilier ont entraîné la zone euro dans la plus forte récession de son histoire. De plus, la baisse de l’inflation qui a atteint 1,6% en glissement annuel au mois de décembre après avoir atteint 4 % en juillet 2008, menace l’Europe de déflation, ce qui serait le pire des maux pour l’économie eurolandaise. Ainsi, le produit intérieur brut de la zone euro devrait signer son troisième trimestre consécutif de baisse et afficher une chute de 1 % au quatrième trimestre 2008 et de 0,8% en glissement annuel.

Jérôme Boué