Sarkozy face aux grèves…

« Désormais quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit », telles étaient les paroles de Nicolas Sarkozy en juillet 2008. A l’époque le président, encore en état de grâce, se permettait des effets oratoires qui faisaient le délice de ses admirateurs et des militants UMP. Mais c’était avant que la crise financière puis économique ne prenne sa dimension actuelle… Curieusement les phrases telles que « travailler plus pour gagner plus » ou « le problème en France c’est que l’on ne travaille pas assez »ont désormais disparu du vocabulaire de Nicolas Sarkozy. En effet, face à l’incertitude de la situation économique et à la montée du chômage, les Français sont particulièrement inquiets pour leur avenir et l’angoisse monte. Cette dernière trouva son illustration concrète dans la grande manifestation du jeudi 30 février à l’appel des principales organisations syndicales et en présence de Martine Aubry et de Marie Georges Buffet, rappelant la grande époque de l’union de la gauche.

Ce jeudi que l’on prédisait « noir » fut finalement gris car malgré la mobilisation, les deux tiers des fonctionnaires de l’éducation nationale ont travaillé et le pays n’a pas subi de blocages majeurs.

Ne visant aucune réforme particulièrement, cette grève dont les principales revendications furent l’emploi et le pouvoir d’achat, reflète le malaise social face à un avenir incertain. En temps de crise et quoi qu’en dise le gouvernement, c’est malheureusement l’emploi qui devient la principale variable d’ajustement avec les répercussions économiques et sociales que l’on connaît ….

Dans ce contexte extrêmement tendu, nous allons assister au « baptême du (l’horte)feu » du nouveau Ministre du travail qui pourra bien sûr s’appuyer sur son toujours très présent patron. Ce dernier ne sait plus trop sur quel pied danser. Lui qui indiquait récemment « j’entends les critiques mais je n’en tiens pas compte » affirme désormais « j’entends les inquiétudes et les souffrances et j’entends en tenir compte ».

Les Français doivent comprendre que bien que le Président se transcende en temps de crise il ne peut pas tout résoudre. En effet le gros bateau de la zone euro a besoin d’une coordination dans les plans de relance et bien que Nicolas Sarkozy semble ramer plus vite et plus fort que les autres, il ne maîtrise pas la cadence des autres membres de l’équipage.     

 

 

La phrase de la semaine :

« Les Allemands ne font pas comme nous de prime à la casse, parce que leurs voitures ne se cassent pas.» de Luc Chatel porte parole du gouvernement et Ministre de l’industrie et de la consommation.