PS : Objectif 2012.

Alors que le congrès de Reims s’achève sur fond de divisions profondes entre le clan Aubry et le clan Royal, tous les regards sont désormais tournés vers l’élection présidentielle de 2012 …Face à cette échéance majeure, les Socialistes doivent relever un défi de taille: trouver un leader capable de l’emporter plus de 20 ans après la dernière victoire de François Mitterrand.

Ce dernier entra dans l’histoire en 1981 lorsqu’il succéda à Valery Giscard d’Estaing, trop sûr de lui et de sa victoire pour livrer une campagne digne de ce nom. Le même Mitterrand, défait aux élections législatives, nomma habilement Jacques Chirac au poste de Premier Ministre ce qui lui permit de l’emporter à nouveau en 1988 en incarnant la « force tranquille » face à son adversaire et chef de gouvernement. Après les deux septennats de François Mitterrand, tous les espoirs se fondèrent sur Jacques Delors dont le célèbre renoncement en 1995 fut un coup de grâce pour le PS, qui se retrouva sans véritable leader pour affronter la Droite.

Le trop peu charismatique Lionel Jospin fut désigné et perdit deux fois à la faveur de Jacques Chirac en subissant l’humiliation suprême d’être éliminé au premier tour par Jean Marie Le Pen en 2002… Puis ce fut au tour de Ségolène Royal de voir ses ambitions se briser sur la forteresse Sarkozy et sa redoutable machine à gagner .

 

 Il faut donc au PS un champion, un leader pour mener bataille en 2012, vraisemblablement contre Nicolas Sarkozy. Le candidat sera désigné en 2011 lors des primaires socialistes et ironie de l’histoire, la propre fille de Jacques Delors pourrait livrer la bataille là ou son père avait renoncé … Tout d’abord, elle devra s’imposer dans son propre camp face à Ségolène Royal et peut être face à Dominique Strauss Kahn. Nous aurons donc d’un côté Nicolas Sarkozy l’hyperactif et ses réformes, et de l’autre Martine Aubry qui devra refonder son parti, et enfin Ségolène Royal en électron libre incarnant une nouvelle politique.

Au-delà des personnes, le PS qui traverse une crise idéologique devra prouver son utilité en proposant des alternatives et des solutions face à la crise actuelle. Le parti devra à l’instar de l’UMP devenir une machine à gagner la présidentielle avec à sa tête un vrai leader post Mitterrandien capable de rassembler. Tout ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort et l’avenir nous dira si le congrès de Reims aura été historique ou hystérique pour le PS . A suivre …

 

 

La phrase de la semaine :

« Les seuls avantages, c’est d’avoir un garde du corps sympa et de profiter de la cantine du ministère ».De Fadela Amara à propos de la fonction ministérielle.

 

rôme Boué