Depuis plus de trente ans, on ne cesse de leur prédire le pire. Guerre du Vietnam, fin de la convertibilité totale du dollar en or, premier et second chocs pétroliers, krach d’octobre 1987, guerre du golfe de 1991, dégonflement de
Or, plus le champion est puissant, plus il devient motivant de le vaincre. Et ce d’autant que, poussé par son succès, celui-ci risque de s’enorgueillir ou du moins de perdre en humilité. Dans ce cadre, il est clair que l’Oncle Sam restera “l’homme à battre” et continuera d’attirer les critiques les plus virulentes. Et ce d’autant que ses possibles challengers que constituaient le Japon et l’Euroland ont été distancés au cours des quinze dernières années et ne sont désormais plus en mesure de le concurrencer. Pis, ils ont même du mal à garder leur place sur le podium, que devrait d’ailleurs prochainement leur ravir
Hasard de la sémantique ou signe prémonitoire, les initiales des ces quatre tragédies nous donnent d’ailleurs la réponse à ce mystère : RISK. R comme Rita, I comme Irak et peut-être Iran demain, S comme September 11 ou Subprime et enfin K comme Katrina.
Mieux, aujourd’hui ces même lettres correspondent à la nouvelle épreuve que sont en train de vivre les Etats-Unis et avec eux le reste du monde : R comme Récession, I comme Iran (car, on l’a un peu oublié, mais pendant la crise, l’Iran continue ses programmes nucléaires sans obstacle), S comme Subprime et K comme Krach.
Désolé, mais on s’amuse comme on peut quand on est économiste…
Blague à part, ces tristes évolutions nous rappellent que le secret d’une économie dynamique réside dans le comportement face au risque. En effet, face à ce dernier, deux attitudes sont possibles. La première se traduit par la peur, donc l’épargne, le refus d’investir, la volonté de voir l’Etat intervenir davantage, avec malheureusement à la clé, une croissance durablement molle et une faiblesse structurelle de l’emploi, comme nous le vivons depuis une vingtaine d’années en Europe et en particulier en France.
La deuxième solution est beaucoup plus constructive, puisqu’elle consiste à investir pour devenir plus fort que le risque. Autrement dit, le vrai risque c’est justement de ne plus savoir prendre des risques.
Dans une période de crise comme celle que nous vivons depuis 2007, c’est cette différence de comportement qui opérera la distinction entre les gagnants et les perdants. Et ce tant au niveau des pays que des entreprises et même des particuliers.
C’est d’ailleurs ce qui différencie principalement les Etats-Unis des autres pays riches. Car, bien que repus et prompts à se reposer sur leurs lauriers, ils continuent de prendre des risques, d’investir sur l’avenir et ce, dans un seul but : réussir. Et, même si cela ne fait pas plaisir à lire ou à entendre, c’est là la seule façon pour rester au sommet. Certes, cette “stratégie” n’est pas idéale, notamment parce qu’elle peine à réduire
A contrario, sur le « Vieux Continent », à force de refuser le risque, de réduire les investissements, de ne pas regarder suffisamment loin et de préférer l’assistance à l’incitation, la croissance s’est affaiblie, le chômage structurel a augmenté et la pauvreté s’est aggravée. Autrement dit, si elle continue à refuser de tirer les leçons des expériences américaines et européennes de ces vingt dernières années, l’Euroland risque d’avoir autant de pauvres que les Etats-Unis, mais sans la croissance et sans la force d’y croire encore.
Alors, plutôt que d’espérer que l’Oncle Sam tombera d’une manière ou d’une autre, ce qui, de toutes façons finira par coûter encore plus cher à l’Europe (à l’instar du 11 septembre 2001 qui a eu plus d’effets négatifs sur la confiance et la croissance de ce côté-ci de l’Atlantique), essayons d’adopter un comportement positif. En d’autres termes, plutôt que de broyer de noir, de critiquer vainement, voire, pour certains, de se réjouir de la crise actuelle, retroussons-nous enfin les manches et sachons développer une culture du RISC : Responsabilité, Investissement, Savoir-faire, Créativité.