A son tour, le Japon entre en récession.

Après les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la zone euro (emmenée par l’Allemagne et l’Italie), ce sera au tour du Japon de publier, lundi, un recul de son PIB au troisième trimestre, confirmant le fait que le ralentissement touche cette fois l’ensemble des pays développés au même moment.

Aux Etats-Unis, on suivra la publication de la production industrielle, mardi, ainsi que celle de l’inflation, mercredi, et de l’indicateur avancé du Conference Board, jeudi.

En Europe, il faudra attendre vendredi pour connaître les dépenses de consommation des ménages français en octobre et la première estimation, pour la zone euro, des indices des directeurs d’achats dans l’industrie et dans les services pour le mois de novembre. Ces indicateurs devraient confirmer le fait que la zone euro continue de s’enfoncer dans la récession au quatrième trimestre.

 

Lundi 17 novembre, 0h50 (heure de Paris) : le PIB japonais recule au troisième trimestre

Après avoir enregistré une baisse de 0.7 % au cours du deuxième trimestre, la plus forte baisse trimestrielle depuis le troisième trimestre 2001, le PIB japonais devrait encore reculer au cours du troisième trimestre 2008, de 0.2 %. La dégradation du commerce extérieur, avec le déficit de la balance commercial enregistré en août et en septembre (une première depuis au moins l’explosion de la bulle immobilière) et ses conséquences sur l’investissement des entreprises devraient avoir encore pesé sur l’activité, alors que la consommation demeure atone. Ainsi, l’économie japonaise devrait entrer dans sa première récession (au sens technique, c’est à dire deux trimestres consécutifs de recul du PIB) depuis 2001. Ainsi, les trois principales zones économiques de la planète (les États-Unis, l’Europe et le Japon) se retrouvent en récession au même moment…

 

Lundi 17 novembre, 15h15 : la production industrielle américaine en très légère hausse en octobre

Après la chute enregistrée aux mois d’août et de septembre (respectivement –2.8 % et –1.0 %), la production industrielle américaine devrait s’être stabilisée au mois d’octobre, alors que l’industrie pétrolière, dont l’activité avait été lourdement pénalisée par le passage des ouragans Gustav et Ike (-7.8 % en septembre), aura certainement rebondi. Ainsi, la production industrielle devrait avoir enregistré une hausse de 0.2 %, ce qui ne l’empêchera pas de s’inscrire toujours en baisse en glissement annuel. La chute de l’indice ISM manufacturier, et en particulier des composantes « nouvelles commandes » et « production », en septembre et octobre, décrit une activité très affaiblie dans l’industrie manufacturière américaine.

 

Mercredi 19 novembre, 14h30 : les prix à la consommation américains plongent en octobre

L’indice des prix à la consommation devrait avoir fortement reculé au mois d’octobre (-0.9 %, après être restés stables en septembre), alors que la chute des prix de l’essence (-33 % sur le mois) contribuera à faire reculer l’inflation à 4.0 %, un plus bas en six mois. Après le net recul des prix à la production publié mardi 18 novembre (‑1.6 % attendu), ces chiffres confirmeront la rapide dissipation des tensions inflationnistes liées aux prix du pétrole apparues au 1er semestre. Pour l’instant, l’inflation sous-jacente mesurée par l’indice des prix à la consommation « core » (hors prix de l’énergie et de l’alimentation) devrait rester stable, avec une hausse de 0.2 % attendue en octobre, soit +2.4 % en un an.

 

Jeudi 20 novembre, 16h : l’indicateur avancé du Conference Board chute en octobre

L’indicateur avancé du Conference Board devrait enregistrer un fort recul au mois d’octobre, confirmant la nette dégradation de l’environnement économique aux États-Unis. En effet, parmi les dix composantes utilisées pour calculer l’indice, certaines ont enregistré un brutal recul, comme les anticipations des consommateurs (à un plus bas historique), les mises en chantier, le S&P 500 ou les carnets de commande dans l’industrie. Ainsi, il faut s’attendre à une baisse de 0.5 % de l’indicateur avancé, après la hausse de 0.3 % enregistrée en septembre.

 

Vendredi 21 novembre, 8h45 : la consommation des ménages français recule en octobre

Alors que l’environnement continue à se détériorer pour les ménages français (accélération de la hausse du chômage, retournement du marché immobilier, durcissement des conditions de crédit, chute des indices boursiers), les dépenses de consommation en produits manufacturés devraient avoir enregistré un recul de 0.6 % au mois d’octobre, après le rebond de 0.6 % enregistré en septembre. Ces chiffres devraient confirmer l’affaiblissement du principal moteur de la croissance de l’Hexagone ces dernières années, ce qui laisse présager une reprise de la contraction de l’activité après la hausse de 0.1 % du PIB enregistrée au 3ème trimestre.

 

Vendredi 21 novembre, 10h : l’activité continue à se contracter dans la zone euro en novembre

La première estimation des indices des directeurs d’achats, tant dans le secteur de l’industrie manufacturière que dans les services, devrait confirmer la contraction de l’activité au sein de la zone euro, après que les premiers chiffres du PIB au 3ème trimestre aient confirmé l’entrée en récession de la zone euro. En effet, en novembre, les deux indices resteront nettement en dessous du niveau de 50 qui marque la limite entre contraction et expansion de l’activité. L’indice des directeurs d’achats dans l’industrie manufacturière pourrait « rebondir », de 41.1 à 42.0, tout en restant tout proche de son plus bas depuis la création de la zone euro atteint en octobre, tandis que l’indice des services continuera à reculer, atteignant un plus bas depuis sa création en 2002 (à 45.0 après 45.8).

 

Marc Touati et Adrien Pichoud