France : encore des chiffres de mauvais augure, mais…

Ca aurait pu être pire. Malheureusement, tel est l’état d’esprit auquel nous sommes réduits depuis déjà l’été dernier pour commenter les statistiques françaises. Ainsi, après le nouveau record historique atteint par le déficit extérieur français en septembre, nous étions préparés à devoir affronter une nouvelle mauvaise nouvelle sur le front de l’activité industrielle. Finalement, les meubles ont été sauvés. En effet, en reculant de « seulement » 0,5 % en septembre, la production industrielle limite les dégâts.

Pour autant, cela n’enlève pas grand chose à la piètre évolution de l’économie française. Ainsi, sur l’ensemble du troisième trimestre, la production industrielle affiche un repli de 0,7 % par rapport au trimestre précédant et de 2,1 % par rapport au troisième trimestre 2007, annonçant par là même un repli du PIB d’au moins 0,1 % au troisième trimestre. Ces évolutions sont d’autant plus déplorables qu’elles interviennent après un deuxième trimestre déjà catastrophique qui avait consacré une baisse de la production industrielle de 1,6 % comparativement au premier trimestre 2008, qui avait lui même été marqué par une croissance zéro.

Autrement dit, non seulement l’industrie française est en récession depuis le début 2008 mais surtout elle semble s’y complaire.

Dans ce cadre et comme nous l’annonçons depuis le printemps dernier, avant même l’exacerbation de la crise financière en septembre, l’économie française dans son ensemble est bien entrée en récession depuis le deuxième trimestre 2008. Même si elle constitue le bouc émissaire parfait, il ne faudrait donc pas laisser croire (comme vont certainement le faire nos dirigeants politiques) que la récession française serait due à la crise financière de septembre dernier.

Néanmoins, cela ne signifie pas forcément que cette récession va durer éternellement. Ainsi, en septembre, les productions de biens de consommation et de biens d’équipement ont retrouvé le chemin de la hausse (respectivement + 0,4 % et + 0,7 %). S’il ne faut évidemment pas s’emballer, cela montre que la baisse des cours du baril, le repli de l’euro et les assouplissements monétaires passés et à venir pourraient permettre à l’économie française de sortir progressivement de l’ornière à partir de l’été prochain.

En attendant, il faut se préparer à vivre la plus longue et la plus forte récession que la France ait connue depuis les années 70.

 

Marc Touati