La scène politique internationale avait une star en la personne de Nicolas Sarkozy : son intelligence des situations, son volontarisme, son activisme légendaire montraient qu’il y avait lui et les autres. Depuis son élection à la tête de l’Union Européenne, il avait en effet relégué les principaux leaders politiques internationaux au second plan, occupant quasiment à lui seul tout l’espace politique, médiatique et économique dont il pouvait disposer.
Mais l’élection historique de Barack Obama lui a définitivement volé la vedette … Nous venons d’assister, 40 ans après la fin de la ségrégation raciale, à l’élection d’un Président noir ! Plus précisément né d’un père Kenyan musulman et d’une mère blanche, élevé en Indonésie puis à Hawaï .Si l’on ajoute à cela son charisme, sa simplicité, sa maîtrise de soi ainsi que le professionnalisme absolu de sa campagne, nous avons désormais une véritable star à la tête des Etats-Unis.
Face à lui, Nicolas Sarkozy « le petit Français de sang mêlé » qui avait compris que pour séduire les électeurs, il fallait leur raconter une histoire (être un « story teller »), fait désormais pâle figure face à la superstar américaine. En réalité Nicolas Sarkozy aurait sans doute rêvé d’être à la place de Barack Obama. Lui que l’on appelait « Sarkozy l’américain »a toujours adhéré aux valeurs qui font l’Amérique : le rêve américain, la réussite sociale, un certain matérialisme. En dépit de sa virulence actuelle à l’égard des dérives du système financier américain, il a toujours été fasciné par les Etats-Unis.
Etre à la place de Barack Obama et s’attaquer à la crise financière et économique, un des plus grands défis de l’histoire récente des Etats-Unis, voilà un rôle taillé à la mesure des ambitions et de la personnalité de Nicolas Sarkozy. Mais il ne sera jamais Président des Etats-Unis. Nicolas Sarkozy devra se « contenter » d’être le grand ordonnateur du prochain G20 ( le 15 novembre ) puis de
Mais que Nicolas Sarkozy se console car s’il ne sera jamais à la place de Barack Obama, la tâche qui l’attend est immense et pourra sans doute satisfaire ses ambitions et sa soif d’action en temps de crise. En effet,
La phrase de la semaine :
« J’ai réussi le coup du siècle, les socialistes sont déjà à la ramasse à cause de l’ouverture et de leurs divisions, là, je leur porte un nouveau coup ».De Nicolas Sarkozy à propos de son idée d’organiser le sommet du G20 le 15 novembre, soit en même temps que le congrès socialiste à Reims.
Jérôme Boué