Hausse du chômage US, baisse des taux en Europe.


Après la publication cette semaine du recul du PIB américain au 3ème trimestre et de la chute de l’indice de confiance des consommateurs du Conference Board, la semaine à venir sera marquée par la publication d’indicateurs supplémentaires du niveau d’activité de l’économie américaine. Il ne faudra malheureusement pas attendre de bonne nouvelle lors de la publication de l’ISM manufacturier, lundi, de son homologue pour les services, mercredi, et du rapport sur l’emploi, vendredi.

En Europe, après les baisses des taux de la Fed et de la Banque du Japon cette semaine, ce sera au tour de la Bce et de la Bank of England d’assouplir leur politique monétaire. Elles devraient toutes les deux baisser leur taux directeur de 50 pb jeudi 6 novembre.

 

Lundi 3 novembre 2008, 16h00 heure de Paris : l’ISM manufacturier recule encore en octobre

Après la violente chute observée au mois de septembre, de 49.9 à 43.5, l’ISM manufacturier, qui mesure l’activité dans l’industrie manufacturière, devrait encore s’inscrire en baisse au mois d’octobre aux États-Unis, à 43.0. Il s’enfoncera ainsi encore un peu plus en dessous de la barre de 50 (qui marque la limite entre expansion et contraction de l’activité), une nouvelle confirmation que le secteur est bien entré en récession après les chutes de la production industrielle, du taux d’utilisation des capacités de production et des indicateurs régionaux d’activité observées ces dernières semaines.

Mercredi 5 novembre 2008, 16h00 : l’ISM non-manufacturier lui aussi en baisse en octobre

L’ISM non-manufacturier, qui mesure l’activité dans les services, devrait lui aussi s’inscrire en baisse au mois d’octobre, alors que l’ensemble de l’économie est finalement entrée dans une récession marquée par la chute de la demande finale (consommation et investissement). Il devrait revenir sous le niveau de 50, à 49.0 après 50.2 en septembre, soulignant un recul de l’activité au cours du mois écoulé.

Jeudi 6 novembre 2008, 13h00 : la Bank of England baisse encore son taux

L’intervention conjointe des banques centrales le 8 octobre dernier avait poussé la Bank of England à anticiper d’un jour la baisse de 50 bp de son taux de repo par rapport à la réunion de son Comité de Politique Monétaire initialement prévue le 9 octobre. Une nouvelle baisse de 50 pb du taux de repo devrait être décidée jeudi 6 novembre, ce qui ramènera le taux directeur à 4.00 %, un plus bas depuis 2004. Cette baisse ne sera certainement pas la dernière, alors que l’activité s’effondre au Royaume-Uni. L’explosion de la bulle immobilière et la crise du crédit affectent durement les ménages britanniques, très exposés à l’endettement, ce qui a pour conséquence de réduire sensiblement la demande domestique. L’économie britannique est ainsi déjà entrée dans ce qui risque d’être une sévère récession, ce qui poussera certainement la Bank of England à procéder à de (nombreux) autres assouplissements monétaires.

Jeudi 6 novembre 2008, 13h45 : la BCE baisse le Refi de 50 pb

Avec une première baisse de 50 pb décidée conjointement avec les autres grandes banques centrales le 8 octobre dernier (et ce moins d’une semaine après avoir maintenu le statu quo sur le Refi), la BCE a acté le net ralentissement de l’activité observé depuis plusieurs mois et reconnu que le risque inflationniste n’était plus la principale menace pesant sur l’économie de la zone euro. Alors que la chute des prix de l’énergie s’est poursuivi en octobre, atténuant plus encore les tensions inflationnistes, la BCE va donc certainement conserver cette attitude en novembre et procéder à une nouvelle baisse de 50 pb du taux de Refi, à 3.25 %. Le repli de l’inflation et la morosité des perspectives d’activité impliquent d’ailleurs certainement que le taux de Refi sera encore assoupli dans les mois à venir.

Jeudi 6 novembre 2008, 14h30 : la productivité américaine en hausse

Après une nette progression au 2ème trimestre 2008 (+4.3 %), la productivité non agricole américaine devrait avoir continué à s’améliorer au troisième trimestre, avec une hausse attendue de 1.7 %. Il s’agit de la conséquence de l’accélération de la baisse du chômage, plus rapide que celle de l’activité (rappelons que la productivité se calcule comme la production en valeur divisé par le nombre d’heures travaillées). Cette poursuite de la hausse de la productivité indique que les entreprises se montrent très réactives face au ralentissement de la demande.

Vendredi 7 octobre 2008 : la baisse de l’emploi s’accélère aux Etats-Unis

La récession de l’économie américaine ne manque pas, comme c’est toujours le cas en de pareilles circonstances, de provoquer une hausse du chômage qui s’accélère à mesure que l’on avance dans l’épisode récessif. C’est ce que l’on peut observer en 2008 : l’économie américaine enregistre des destructions nettes d’emplois depuis le mois de janvier dernier mais ce rythme de destruction s’est accéléré récemment pour atteindre 159 000 en septembre. En octobre, ce chiffre devrait encore augmenter pour atteindre 170 000. C’est ce que suggèrent le niveau des nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage ou l’évolution des indices de confiance des ménages. Ainsi, le taux de chômage atteindra 6.3 %.

Marc Touati et Adrien Pichoud