Découplage. Recouplage. Les observateurs économiques se demandent tous ce qu’il va advenir de l’Asie dans ce contexte de ralentissement économique mondial. A cette question vaste, aucune réponse globale n’est possible tant l’Asie abrite une diversité de situation.
La Chine est bien évidemment touchée par
D’autres pays d’Asie, moins « médiatisés », méritent notre analyse en ces temps troublés. C’est le cas du Vietnam. Cette petite République d’Asie du Sud-Est n’en est qu’à l’âge de l’adolescence économique. Après une histoire contemporaine troublée, notamment marquée par la planification de son économie, le Vietnam a entamé sa libéralisation dans les années 1980. Le bilan est plus qu’honorable. En 2001, le pays a enregistré un taux de croissance de 4,7 %. L’année dernière, la croissance du PIB a même flirté avec les 8,5 %, selon les chiffres de la DGTPE.
Le pays vit pour beaucoup de ses exportations. Leur montant en 2007: pas moins de 48 milliards de dollars, soit l’équivalent d’un bon mois d’exportations pour la France.
Le Vietnam compte beaucoup sur ses terres. L’agriculture représente 20 % de son PIB. Sa manne : le riz. Le Vietnam est le troisième exportateur mondial de riz. Il envoie également à l’étranger des légumes, des noix de cajou, du poivre, du café… Autre ressource précieuse : le caoutchouc dont l’exploitation, quoique faible, a nettement progressé l’an passé. En 2006, le Vietnam était le cinquième producteur mondial de caoutchouc. Le développement des plantations d’hévéas en Asie est un créneau porteur, le latex étant très demandé par les industriels, notamment les pneumaticiens.
Le pays compte aussi sur la mer, lui qui possède un important littoral donnant sur la mer de Chine, les golfes du Tonkin et de Thaïlande. L’économie maritime contribue à hauteur de 12 % au PIB annuel et de 50 % au montant total des exportations du Vietnam.
Ce qu’on sait moins, c’est que le Vietnam produit du pétrole et du gaz. En début d’année, alors que le baril a grimpé jusqu’à 150 dollars, les pays de l’OPEP n’ont pas été les seuls à se réjouir de
Dans la partie nord du pays, le Vietnam abrite également des ressources minières et de l’industrie lourde. Le pays produit du charbon, il disposerait de 3 500 millions de tonnes de charbon en réserve.
Enfin, autre carte à jouer pour le pays : la ressource hydraulique chiffrée à 18 000 MW de potentiel hydroélectrique.
En tout, l’industrie, qui comprend également un important secteur textile, représente 40 % du PIB national.
L’autre richesse du Vietnam est son intérêt touristique. Les visiteurs se comptent désormais par millions qui viennent découvrir la majestueuse baie d’Ha Long et ses cités classées au patrimoine mondial de l’Unesco.
Le Vietnam ne manque donc pas d’atouts et de volonté. Signe de ce potentiel, le pays a été admis au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce en janvier 2007. Son gouvernement multiplie les efforts d’ouverture. Il encourage les entreprises nationales à s’implanter à l’étranger. Le Vietnam a investi 360 millions de dollars l’an passé à l’étranger. Le Laos est ainsi devenu le plus important marché des entreprises vietnamiennes, devant le Cambodge et la Russie.
Le gouvernement facilite aussi l’arrivée des IDE (Investissements directs à l’étranger) : 19 milliards de dollars en 2007, 47,2 milliards entre janvier et août dernier. L’attrait du Vietnam se passe de commentaires.
Un bilan plus qu’honorable pour ce pays deux fois moins grand que la France mais qui abrite tout de même près de 90 millions d’habitants.