Bayrou en croisade

Si certains de nos concitoyens de retour de vacances souhaitent avoir un point complet de l’actualité, il leur suffit d’écouter François Bayrou. En effet notre «  Béarnais national » tire tous azimuts sur Nicolas Sarkozy qui avait réussi à regagner quelques points dans les sondages cet été. Toutefois il faut bien dire que les récentes maladresses présidentielles lui facilitent grandement la tache.

 

Après la malheureuse affaire Clavier, c’est désormais l’affaire EDVIGE (Exploitation Documentaire et Valorisation de l’Information Générale) qui alimente la polémique générale et fait le miel du virulent François Bayrou. Ce logiciel informatique de collecte de l’information qui reprend l’actuel fichier des RG instaure le fichage des mineurs de 13 ans susceptibles de troubler l’ordre public (soit !) mais surtout des données sur la santé et la vie sexuelle des personnes fichées (plus contestable en matière de respect des libertés individuelles… ). Résultat des courses: cacophonie générale et grogne à gauche comme à droite … EDVIGE est donc un véritable ouragan susceptible de faire baisser ou monter la cote du Président comme GUSTAV, ANNA ou IKE peuvent faire baisser ou monter les cours du pétrole.

 

Le cadeau est trop beau pour François Bayrou qui s’érige depuis quelque temps en gardien du temple de l’éthique et de la morale version politique politicienne.

 

Plus discutable en revanche est l’obstination du leader du Modem à vouloir à tout prix impliquer le Président dans l’affaire Tapie. François Bayrou accuse encore et toujours le Président de copinage, lui reprochant d’avoir demandé à l’Etat d’opter pour une procédure d’arbitrage au détriment de la justice dite « classique », favorisant ainsi Bernard Tapie. Le tribunal arbitral ayant rendu sa décision, elle ne peut en théorie être contestée et François Bayrou, qui n’a aucune preuve, ne gagne pas grand chose à s’éterniser sur cette thématique, si ce n’est une relative visibilité médiatique.

 

Mais c’est sans doute là le fond de la stratégie de François Bayrou qui pourrait faire sienne la maxime «Je critique donc j’existe ». Pourfendeur systématique du sarkozysme, il est désormais l’acteur le plus virulent de l’opposition. Dans sa quête du saint Graal élyséen, il a implicitement  tendu la main aux Socialistes en s’invitant au congrès de Rennes et en affirmant que « toute victoire suppose des rassemblements  ». Tel Benoît XVI dénonçant la possession, le matérialisme et le consumérisme, François Bayrou surfe sur la vague spirituelle en tentant de s’imposer en parangon de la vertu.

 

Nous avions Ségolène Royal au sourire pastoral prêchant la bonne parole ( «Aimez vous les uns les autres » ), nous avons désormais François Bayrou. Gageons qu’ils s’allieront prochainement pour vaincre ensemble le diabolique Nicolas Sarkozy … A suivre.

 

 

La phrase de la semaine :

« Dans la République, aujourd’hui, on ne bouge pas un trombone sans qu’il y ait l’avis de l’Elysée, alors vous imaginez 400 millions d’Euros !», de François Bayrou sur LCI à propos de l’affaire ADIDAS / Tapie.

 

rôme Boué