Une semaine de banques centrales

En dépit de la période estivale et un peu comme cela s’observe depuis une quinzaine de jours, cette semaine économico-statistique sera assez chargée, avec notamment les réunions de politique monétaire de la Fed (mardi), de la BoE et de la BCE (jeudi dans les deux cas).

On notera également, outre-Atlantique, la publication de l’enquête ISM dans les services de juillet (mardi) et la productivité du deuxième trimestre (vendredi).

Quant à la zone euro, la nouvelle baisse des ventes au détail (mardi) devrait également conforter le scénario de baisse du PIB au deuxième trimestre.

 

Lundi 4 août, 14h30 (heure de Paris) : la consommation des ménages américains continue de résister.

Après avoir augmenté de 1,9 % en mai, principalement grâce aux « tax rebates », le revenu des ménages américains devrait logiquement reculer de 0,2 % en juin. Néanmoins, la consommation devrait continuer sur la lancée de mai et croître à un rythme d’environ 0,5 %, après 0,8 % en mai.

Mardi 5 août, 11h : nouvelle baisse des ventes au détail dans la zone euro.

Si la consommation fait mieux que résister aux Etats‑Unis, elle s’écroule littéralement dans la zone euro. Ainsi, dans le sillage de la baisse de la consommation en France et du plongeon des ventes au détail en Allemagne et en Italie, les ventes au détail de la zone euro devraient reculer de 1,2 %. Ce qui se traduirait par une baisse trimestrielle et un repli de leur glissement annuel à – 1,5%.

Mardi 5 août, 16h : l’indice ISM dans les services retrouve la barre des 50.

Après deux mois au-dessus de 50, l’indice ISM des directeurs d’achat dans les services a désagréablement surpris en juin, en repassant sous la barre des 50, à 48,2 précisément.

En juillet, la résistance de la consommation devrait avoir l’effet inverse et permettre à l’indice ISM de se reprendre pour se caller à un niveau de 50.

Mardi 5 août, 20h15 : La Fed maintient le statu quo.

En dépit de la résistance de la croissance américaine et compte tenu de l’évolution difficile du marché du travail, la Fed n’a pas le choix : elle doit maintenir le statu quo monétaire. Et ce, d’autant que l’inflation sous-jacente reste inférieure à 2,5 %, à 2,4 % précisément. En fait, rien ne devrait se passer jusqu’à la fin d’année, c’est-à-dire après les élections présidentielles et le retour de créations d’emplois soutenues.

Jeudi 7 août, 8h45 : le déficit extérieur mensuel français se stabilise à plus de 4 milliards d’euros.

Après avoir atteint un nouveau sommet historique en mai à 4,7 milliards d’euros, le déficit extérieur devrait légèrement reculer en juin, à 4,2 milliards d’euros. Cette toute petite réduction serait essentiellement le produit de la décélération des importations, elle-même liée au fort ralentissement de la demande dans l’Hexagone.

Jeudi 7 août, 13h : Dernier statu quo de la BoE ?

Compte tenu de l’écroulement des indicateurs avancés de la croissance britannique, la Bank of England devrait logiquement baisser ses taux directeurs cette semaine. Malheureusement, son obstination à lutter contre une inflation qu’elle ne maîtrise pas va probablement l’empêcher de le faire. En attendant de réagir enfin en septembre.

Jeudi 7 août, 13h45 : La BCE reconnaît enfin la fragilité de la croissance eurolandaise.

Le risque de récession étant au moins aussi fort dans la zone euro qu’au Royaume-Uni, la BCE devrait également baisser ses taux directeurs. Malheureusement, là aussi, l’entêtement inflationniste de la BCE sera au rendez-vous. Ce n’est que lorsque la baisse du PIB eurolandais pendant deux trimestre aura été validée par Eurostat que la BCE réagira… peut-être.

Vendredi 8 août, 10h : Le PIB italien recule au deuxième trimestre.

D’ailleurs, dès le lendemain, le premier PIB du deuxième trimestre d’un pays de la zone euro devrait être publié, en l’occurrence celui de l’Italie. Et, une baisse de 0,2 % devrait être observée. Histoire de se préparer à la baisse du PIB de la zone euro, qui sera publié le 14 août.

Vendredi 8 août, 14h30 : une productivité américaine toujours très appréciable.

Compte tenu de la résistance de la croissance dans un contexte de destruction d’emploi, la productivité américaine devrait encore croître de plus de 2,5 %, à savoir 2,8 % au deuxième trimestre, après déjà 2,6 % au premier trimestre. De quoi confirmer que les pressions inflationnistes ne déraperont pas outre mesure..

Marc Touati



 

Quels impacts prévisibles des statistiques et évènements de la semaine sur les marchés :