D’une certaine manière, l’après-guerre fut une époque bénie pour l’Europe. La reconstruction de l’économie, dans de nombreux pays dévastés par la guerre (en particulier,
La nécessité de faciliter l’accession à la propriété et également l’équipement des ménages constitua un moteur important dans la mise en place des crédits bancaires appropriés (prêts immobiliers, crédits à la consommation, etc.) Cela favorisa le développement d’une « économie de la dette » et renforça le poids des emprunteurs. Ceux-ci accueillirent avec plaisir un environnement plutôt « inflationniste », la hausse des prix et donc des salaires permettant de rendre les emprunts moins douloureux.
Aujourd’hui, le paysage a complètement changé. La croissance a chuté fortement (2% parait presque un seuil maximum !). La population vieillit, ce qui augmente la place prise par les retraités. Nous avons donc basculé vers « une économie de rentiers », soucieux de préserver la valeur de leurs actifs.
L’inflation n’est donc plus bienvenue, au grand regret des « juniors » qui voient leur pouvoir d’achat stagner. L’existence de l’euro interdit les dévaluations compétitives et implique, traité de Maastricht oblige, des taux d’intérêt relativement élevés (c’est à dire des taux d’intérêt réels positifs, ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour les emprunteurs !).
Nos voisins allemands, italiens ou espagnols subissent les mêmes contraintes, ayant aussi adopté l’euro. La différence, c’est qu’ils ont compris que dans cette nouvelle configuration, accentuée encore par une mondialisation généralisée, seule la mise en place d’une économie véritablement libérale pouvait permettre à l’innovation et à l’esprit d’entreprise de s’imposer.
Notre pays, engoncé dans le jacobinisme et sa tradition bureaucratique y rechigne (cf. l’enquête de l’Université de Maryland à propos de l’économie de marché :
Bernard MAROIS