La BCE prise au piège.


 

Cette semaine économico-statistique sera principalement marquée par la publication des enquêtes ISM des directeurs d’achat et de l’évolution de l’emploi outre-Atlantique. Notons que compte tenu du 4 juillet, fête de l’indépendance américaine, les chiffres de l’emploi ne seront pas publiés vendredi mais jeudi.

Enfin, il faut bien entendu souligner la réunion de la politique monétaire de la BCE qui aura lieu, comme d’habitude, jeudi. Avec une question : Jean-Claude Trichet va-t-il encore créer la surprise et surtout dans quel sens ?

Lundi 30 juin, 11h (heure de Paris) : l’inflation eurolandaise en légère hausse en juin.

Après avoir déjà atteint 3,7 % en mai, le glissement annuel des prix à la consommation de la zone euro devrait encore monter d’un cran en juin à 3,8 % précisément.

Cette augmentation resterait le produit de la flambée des cours du pétrole et des matières premières, auquel il faudra ajouter un effet de base défavorable, les prix n’ayant augmenté que de 0,1 % en juin 2007.

Mardi 1er juillet : petit rebond de l’indice ISM dans l’industrie en juin.

Après avoir déjà surpris positivement par son rebond en mai, l’indice ISM des directeurs d’achat pourrait de nouveau créer la surprise en augmentant très légèrement à 50 en juin, contre 49,6 le mois précédent.

Si la résistance de la consommation et celle de l’investissement seraient les origines principales de ce mouvement, la nouvelle flambée des cours pétroliers devrait limiter l’amélioration de cet indicateur avancé de l’activité.

Jeudi 3 juillet, 13h45 : la BCE dans le doute.

Devant les félicitations adressées par de nombreux observateurs et journalistes économiques pour sa « clairvoyance », Jean-Claude Trichet s’est senti poussé des ailes en juin et nous a livré qu’une hausse du taux refi était possible le 3 juillet.

Grâce à ce cadeau d’anniversaire des dix ans de la BCE, l’euro s’est apprécié, le dollar a baissé et le baril a de nouveau flambé, alimentant par là même la principale source d’inflation en Europe et dans le monde.

Pis, les marchés financiers se sont enfoncés dans une nouvelle crise de confiance, fragilisant encore davantage un secteur bancaire déjà très affaibli.

Enfin, les indicateurs avancés de la croissance (indice PMI dans l’industrie et les services, ventes au détail, indice de sentiment économique de la Commission Européenne) annoncent tous une nouvelle dégradation de l’activité eurolandaise, voire un risque élevé de récession.

Autrement dit, tout milite pour une baisse du taux refi. Et pourtant, la BCE risque de faire le contraire. A moins que… Gardons l’espoir.

Jeudi 3 juillet, 16h : dans les services aussi, l’indice ISM devrait rester bien orienté.

Après avoir déjà atteint un niveau de 51,7 en mai, l’indice ISM dans les services devrait se stabiliser à ce niveau déjà très honorable. Cela confirmerait que le spectre de la récession s’éloigne de plus en plus.

Jeudi 3 juillet, 14h30 : la baisse de l’emploi se poursuit aux Etats-Unis mais ne dégénère pas.

Après avoir déjà positivement surpris en avril avec seulement 28 000 destructions d’emplois, puis choqué négativement en mai avec l’augmentation du taux de chômage à 5,5%, le marché du travail américain devrait encore se dégrader en juin, mais sans excès. On devrait ainsi recenser 35 000 destructions d’emplois et un taux de chômage stabilisé à 5,5 %.

Marc Touati

 



 

Quels impacts prévisibles des statistiques et évènements de la semaine sur les marchés :