Dati Chancèle

En septembre 2007, un sondage BVA–Orange–l’Express indiquait que 42 % des personnes interrogées souhaitaient que Rachida Dati ait davantage d’influence dans la vie politique française. Malheureusement  pour la Garde des Sceaux, ce chiffre est tombé à 32 % en mai 2008… Si l’on ajoute le fait que Rachida Dati n’a pas été intégrée dans la « task force présidentielle » ( la garde rapprochée de 7 ministres choisis par Nicolas Sarkozy ), il n’en faut pas plus à certains pour affirmer que cette dernière n’a plus l’oreille du Président voire qu’elle serait en pleine disgrâce.

 

Si la bonne étoile de Rachida Dati ne scintille plus autant qu’en début de quinquennat, la Ministre demeure un puissant symbole du gouvernement. En revanche, il semblerait qu’elle souffre d’un complexe de légitimité. Ainsi, comme l’a fort justement souligné Jérôme Jaffré (CECOP), « Rachida Dati est Ministre davantage pour ce qu’elle représente que ce pour qu’elle est ». Nommée du fait du prince, elle n’était en effet pas la personnalité la plus compétente ou la plus expérimentée pour exercer cette fonction, et elle en a parfaitement conscience. Pour combler ce déficit de légitimité et contrer ses détracteurs, Rachida Dati a fait sienne la devise «  la meilleure défense c’est l’attaque » . Elle s’est – semblerait-il – montrée particulièrement dure et autoritaire avec ses équipes, ce qui s’est traduit par une douzaine de départs en 1 an au sein de son cabinet…

 

Redoutée et redoutable, elle a beaucoup de points communs avec Nicolas Sarkozy qui l’a adoubée. Habitée par une très forte ambition, elle ne vient pas du sérail et, comme Nicolas Sarkozy, elle a du en faire plus que les autres pour atteindre le niveau où elle se trouve aujourd’hui. Comme son mentor, elle en fait beaucoup côté « packaging » et donne volontiers dans le star system et dans le luxe . Mais la chancellerie n’est pas Hollywood et on n’évolue pas au plus haut niveau de l’Etat comme dans le show business. Si son côté pétillant, sa jeunesse, son glamour ou son style direct jouent en sa faveur, Rachida Dati doit en revanche faire ses preuves sur le fond. Devant faire face à un certain machisme dans l’univers impitoyable de l’UMP, elle a du affronter l’hostilité des parlementaires dans le cadre de la réforme de la carte judiciaire. A l’instar de Nicolas Sarkozy, sa personnalité suscite des sentiments excessifs voire des jugements souvent caricaturaux.

 

Par ailleurs, très proche de Cécilia qui la protégeait (« ma soeur »), elle doit désormais composer avec Carla Bruni. En bref, ne s’étant pas encore imposée par ses compétence, sa position est extrêmement  fragile car totalement dépendante du Président qui l’a nommée. A SUIVRE.

 

La phrase de la semaine:

« De toute façon, il y a un an, personne ne me connaissait. Au moins, il y a une opinion  » de Rachida Dati à propos de la baisse de sa cote de popularité dans les sondages.

 

rôme Boué