Une semaine charnière ?

Après la densité des derniers jours, cette semaine économico-statistique sera également chargée.

On surveillera notamment de près les enquêtes ISM des directeurs d’achat dans l’industrie et les services, tant aux Etats-Unis que dans la zone euro, mais aussi les chiffres de l’emploi de mai outre-Atlantique.

Enfin, comme chaque premier vendredi de mois, les réunions de politique monétaire de la Banque d’Angleterre et de la BCE seront attendues, mais sans véritable espoir de changement de stratégie, surtout dans le deuxième cas.

Lundi 2 juin, 16h (heure de Paris) : petit rebond de l’indice ISM dans l’industrie en mai.

Après avoir déjà surpris par son très léger rebond en avril, l’indice ISM des directeurs d’achat pourrait de nouveau créer la surprise en augmentant très sensiblement à 49, contre 48,6 le mois précédent.

Si la résistance de la consommation et de l’investissement seraient les origines principales de ce mouvement, la nouvelle flambée des cours pétroliers devrait limiter l’amélioration de cet indicateur avancé de l’activité.

Mercredi 4 juin, 16h : dans les services aussi, l’indice ISM devrait rester bien orienté.

Après avoir déjà atteint un niveau de 52 en avril, l’indice ISM dans les services devrait se stabiliser à ce niveau déjà très honorable. Cela confirmerait que le spectre de la récession s’éloigne de plus en plus.

Jeudi 5 juin, 13h : la Banque d’Angleterre toujours coincée.

En temps normal, la Banque d’Angleterre devrait baisser son taux de base dès ce jeudi. Et ce notamment pour répondre à la forte dégradation de l’activité britannique depuis déjà plusieurs mois.

Malheureusement, le maintien d’une forte inflation risque de bloquer les dirigeants de la BoE qui n’ont cessé de mettre en exergue la lutte contre l’inflation.

Il ne nous reste donc plus qu’à espérer un dernier sursaut de réalisme comme savent régulièrement le faire les banquiers centraux britanniques. Nous continuons donc de croire qu’une bonne surprise reste possible

Jeudi 5 juin, 13h45 : la BCE fête ses dix de monétarisme.

Devant les félicitations adressées par de nombreux observateurs et journalistes économiques pour sa « clairvoyance », la BCE ne va évidemment pas changer son fusil d’épaule.

Néanmoins, rappelons simplement qu’une bonne politique monétaire ne doit pas réagir par rapport au passé mais essayer d’anticiper l’avenir.

Or, non seulement la résistance technique de la croissance au premier trimestre ne remet absolument pas en cause le ralentissement engagé dans la zone euro depuis l’été dernier, mais surtout elle ne doit pas faire oublier que la décélération de l’activité va s’aggraver dans les prochains mois. La progression du PIB eurolandais sera ainsi proche de zéro tant au deuxième qu’au troisième trimestre 2008.

Ce n’est qu’à ce moment là que la BCE agira, mais évidemment et comme d’habitude il sera trop tard.

Vendredi 6 juin, 8h45 : le déficit extérieur français se stabilise sur des sommets.

Après une baisse corrective en janvier-février, puis un nouveau record historique en mars (à 4,7 milliards d’euros), le déficit extérieur français devrait avoisiner les 4 milliards d’euros en avril. Son niveau annuel continuera donc de flirter avec les 40 milliards d’euros. Formidable.

Vendredi 6 juin, 14h30 : la baisse de l’emploi se poursuit aux Etats-Unis mais reste modérée.

Après avoir déjà positivement surpris en avril avec seulement 20 000 destructions d’emplois et une baisse du taux de chômage à 5 %, le marché du travail américain devrait encore se dégrader en mai, mais sans excès. On devrait ainsi recenser 30 000 destructions d’emplois et un taux de chômage en hausse à 5.1 %.

 

Marc Touati



 

Quels impacts prévisibles des statistiques et évènements de la semaine sur les marchés :