Economie française et entreprises françaises

         Beaucoup de gens s’étonnent de voir les bonnes performances de nos entreprises du CAC 40, en termes de croissance des bénéfices, alors que l’économie française semble engluer dans une croissance « molle ».

            Cela s’explique aisément à partir du phénomène de mondialisation. En effet, l’essentiel de la progression de nos grandes entreprises provient de leurs activités à l’étranger et, en particulier dans les pays émergents. Il suffit de rappeler les succès de nos marques de luxe en Chine, de Renault en Europe Centrale et Orientale (Roumanie, Russie), de Lafarge au Moyen-Orient (rachat d’ORASCOM) ou de Suez et Véolia, dans le monde entier.

            Par contre, nos petites et moyennes entreprises ont beaucoup de mal à exporter et sont moins nombreuses que chez nos concurrents (l’Allemagne a deux fois plus d’entreprises exportatrices que la France). De ce fait, notre solde commercial reste déficitaire, même hors énergie. Dans la mesure où les PME et les moyennes entreprises sont les principales sources de création d’emplois, il y a  donc deux bonnes raisons de les soutenir : rétablissement de notre balance commerciale, d’une part, et lutte contre le chômage, d’autre part.

            Les remèdes sont bien connus : diminuer les contraintes règlementaires et fiscales qui brident le développement des « gazelles » (entreprises destinées à croître rapidement), augmenter les efforts en matière de recherche et d’innovation (la France ne dépose pas suffisamment de brevets) et améliorer la formation à l’international dans l’enseignement supérieur ( le classement dit « de l’université de Shanghaï » montre que la France a accumulé un grand retard dans ce domaine). C’est en réalisant ce programme de réformes que l’on pourra espérer aligner, un jour, les performances de notre économie sur celles de nos entreprises du CAC 40.

 

                                                                                                                  Bernard MAROIS