Encore une semaine de tensions.

Après le relatif calme de la semaine dernière en termes de quantité de statistiques publiées mais pas de stress sur les marchés, la densité économico-statistique des cinq prochains jours devrait encore monter d’un cran. Ainsi, les marchés resteront tendus et attentifs aux statistiques de confiance et de revenu des ménages aux Etats-Unis (respectivement mardi et vendredi). Ils surveilleront également de près l’évolution des  carnets de commandes d’avril (mercredi) et la seconde version des comptes nationaux américains du premier trimestre (jeudi).

Enfin, après la surprise de la remontée du climat des affaires de l’enquête IFO de mai la semaine dernière, nous saurons vendredi, avec la publication des enquêtes dans la zone euro, si le mouvement allemand est généralisé.

Mardi 27 mai, 8h45 (heure de Paris) : nouvelle baisse du climat des affaires en France.

Après avoir déjà perdu deux points en avril, l’indice du climat des affaires de l’enquête INSEE dans l’industrie française devrait encore en perdre deux en mai. Il se situerait ainsi à un niveau de 104, contre 106 en mars et 110 en novembre dernier. Le ralentissement de la consommation, la hausse des cours du baril et le niveau excessif de l’euro constitueraient les principaux éléments constitutifs de cette baisse.

Mardi 27 mai, 16h : nouveau repli de la confiance des ménages aux Etats-Unis.

D’août 2007 à avril 2008, l’indice de confiance des ménages calculé par le Conference Board a perdu 49,6 points. Un record en si peu de temps. Avec un niveau de 62,3 en avril, il s’est même rapproché de son plancher de mars 2003 lors de la guerre en Irak (61,4). Pour mai, la nouvelle flambée des cours du baril ne devrait pas arranger les choses. Néanmoins, la résistance de l’emploi devrait empêcher un fort plongeon. D’où notre anticipation d’un niveau de 61. Ce qui constituerait tout de même un plus bas depuis octobre 1993.

Mercredi 28 mai, 8h45 : la confiance des ménages français reste sur des planchers.

Enchaînant les plus bas historiques depuis le début 2008, la confiance des ménages devrait au mieux se stabiliser en mai. En effet, après la forte baisse enregistrée au cours des derniers mois (en l’occurrence – 20 points depuis août 2007), un effet de correction pourrait s’observer en mai, à un niveau de – 37. Il ne devrait donc pas y avoir de quoi jubiler…


Mercredi 28 mai, 14h30 : les commandes de biens durables résistent outre-Atlantique.

Statistique extrêmement volatile par construction et a fortiori en période chahutée comme cela est le cas depuis plus d’un an, les commandes de biens durables s’avèrent bien difficiles à prévoir. Ainsi, après avoir progressé de 4,1 % en décembre 2007, puis baissé de 4,1 % en janvier 2008, rebondi de 1,1 % en février et enfin reculé de 0,3 % en mars, une petite hausse de 0,2 % pourrait s’observer en avril. Il faut cependant remarquer que le consensus s’attend à une baisse de 1,1 %. A suivre…

Jeudi 29 mai, 9h55 : le chômage allemand se stabilise à 7,9 %.

Après deux ans de repli continu, le taux de chômage n’a pas baissé en avril, se stabilisant à 7,9 %. En mai, le statu quo devrait rester d’actualité, notamment à cause de l’écrêtement des effets liés au papy boom, mais aussi de par le ralentissement de l’activité dans les services, en particulier financiers.

Jeudi 29 mai, 14h30 : Légère révision haussière de la croissance américaine au premier trimestre.

Après avoir déjà positivement surpris en atteignant 0,6 % en première estimation, la croissance annualisée du PIB au premier trimestre 2008 devrait atteindre 0,9 % lors de la deuxième version des comptes nationaux. C’est du moins ce que laisse imaginer la réduction du déficit extérieur américain en mars, qui n’était pas encore connue lors de la première estimation du PIB.

Vendredi 30 mai, 11h : le sentiment économique poursuit sa baisse dans la zone euro.

L’augmentation surprise du climat des affaires de l’enquête IFO dans l’industrie allemande préfigure-t-elle celle du sentiment économique de la zone euro ? Compte tenu de la baisse prévisible des indicateurs correspondants en France, en Espagne et en Italie, tel ne devrait pas être le cas. Néanmoins, après l’écroulement des derniers mois (- 14,5 points), la baisse devrait rester limitée en mai, à 97, contre 97,1 en avril.

Vendredi 30 mai, 14h30 : la consommation et les revenus des Américains résistent toujours.

Même s’il n’y aura toujours pas de quoi sauter au plafond, la consommation et les revenus des ménages américains devraient augmenter d’environ 0,2 % en avril. De quoi confirmer la résistance des dépenses des particuliers.

Marc Touati



 

Quels impacts prévisibles des statistiques et évènements de la semaine sur les marchés :