Il faut s’armer de patience.

Après une fin février et un début mars extrêmement difficiles, cette semaine économico-statistique devrait prolonger ce mouvement.

Ce devrait du moins être le cas en matière de ventes au détail et de prix à la consommation.

De même, dans la zone euro, et notamment en France et en Allemagne, les mauvaises nouvelles devraient continuer de s’accumuler. Et ce dès lundi.

Lundi 10 mars, 8h45 (heure de Paris) : en France, la production industrielle chute et le déficit commercial se creuse.

Après avoir baissé de 1,7 % en novembre, puis rebondi de 0,7 % en décembre, la production industrielle devrait reculer d’environ 1 % en janvier. C’est du moins ce qu’indique la baisse de l’indice de la production passée lors de la dernière enquête de l’INSEE dans l’industrie. De quoi confirmer que la croissance française restera particulièrement molle au cours du premier trimestre.

Lundi 10 mars, 8h45 : le déficit extérieur français reste abyssal.

Et ce, d’autant qu’après avoir enchaîné les records, le déficit extérieur français devrait se stabiliser en janvier sur des niveaux de 4 milliards d’euros. Le pétrole cher, la vigueur des importations, augmentées par les niveaux excessivement élevés de l’euro et le ralentissement de la croissance mondiale seront autant de facteurs qui maintiendront durablement le déficit extérieur français sur des sommets.

Mardi 11 mars, 11h : l’indice ZEW reste sur des planchers.

Outre-Rhin le climat sera à peine plus enjoué. Certes, après avoir déjà légèrement augmenté en février, l’indice ZEW de confiance des acteurs financiers devrait se stabiliser en mars. Néanmoins, il resterait ainsi sur des planchers depuis la récession de 1993. De quoi certainement rassurer la BCE

Mercredi 12 mars, 8h45 : L’inflation française flirte avec les 3 %.

Après avoir baissé de 0,1 % en janvier sous le traditionnel « effet soldes », les prix à la consommation devraient augmenter d’environ 0,3 % en février. Ce qui se traduirait par un glissement annuel en hausse de 0,1 point à 2,9 %. Il s’agira d’un sommet depuis mai 1992. De quoi encore enflammer le débat sur le pouvoir d’achat en France.

Jeudi 13 mars, 13h30 : les ventes au détail restent molles aux Etats-Unis.

Après avoir surpris par leur résistance en janvier, les ventes au détail devraient continuer de croître en février, mais de seulement 0,1 %. C’est notamment ce qu’indiquent les destructions d’emplois observées dans le commerce de détail en février.

Vendredi 14 mars, 13h30 : l’inflation américaine reste élevée mais ne dérape plus.

Dans le sillage de la nouvelle flambée des cours pétroliers mais aussi des prix de l’essence aux Etats-Unis, l’inflation devrait rester élevée en février. Néanmoins, grâce à des gains de productivité toujours élevés, à une concurrence de plus en plus aigue et à un retour massif du cost cutting, les prix ne devraient pas déraper. Selon nous, ils augmenteraient de 0,3 %, soit un glissement annuel de 4,2 %. Quant au core CPI (i.e. l’indice des prix hors énergie et produits alimentaires), il continuerait d’augmenter à son rythme de croisière, c’est-à-dire 0,2 % sur le mois et 2,4 % en glissement annuel (soit 0,1 point de moins qu’en janvier).

Marc Touati

Quels impacts prévisibles des statistiques et évènements de la semaine sur les marchés :