Visez le paradoxe : c’est un pays fermé, communiste, qui accueille une conférence économique mondiale cette semaine.
Des indices ? Cet Etat est en fait une île de 110 000 km². Peuplée de 11 millions d’habitants, elle possède un taux d’analphabétisme très bas pour une économie de sa sorte. Le pouvoir a été dominé jusqu’à très récemment par un seul et même homme, un leader charismatique, aux manettes depuis 1959. La censure y est encore forte. Son territoire abrite une célèbre prison. Vous l’aurez trouvé… il s’agit de Cuba.
Crise des « subprimes » alors que les menaces de récession pèsent toujours sur les Etats-Unis ; intégration régionale en Amérique du Sud alors même que les tensions sont vives entre
Et, à en croire, le président de l’association organisatrice, c’est Fidel Castro lui-même qui a créé ce rendez-vous il y a dix ans. Et de planter le décor : cette conférence doit être le lieu privilégié pour « penser, échanger, chercher, parmi les alternatives, la plus humaine, la plus juste, celle qui fasse de la mondialisation non pas une circonstance de la modernité que nous nous efforcerions tous de diriger mais la conséquence d’une histoire perfectible que la rationalité et la connaissance universelles peuvent convertir en une chance offerte à tous et pas seulement à une poignée d’élus ». Beau résumé !
Mais cette conférence n’est pas qu’un rendez-vous intellectuel pour réfléchir au sort de la mondialisation. Elle sert aussi une campagne de séduction menée par Cuba à l’égard de ses partenaires étrangers. Et, chose étonnante, ses organisateurs ne s’en cachent pas : « nous savons combien d’obstacles s’ajoutent à la campagne de discrédit dont est victime
A quelque chose près, on se croirait revenu aux temps de
A Cuba, la mondialisation présente clairement sa dualité voire sa schizophrénie.
Alexandra Voinchet
[1] A noter que Cuba est toujours sous le coup d’un embargo économique, commercial et financier de la part des Etats-Unis, embargo en vigueur depuis février 1962, en réponse alors au rapprochement entre Cuba et l’Union soviétique. Malgré tout, les Etats-Unis sont un partenaire économique essentiel pour Cuba, preuve que cet embargo, parfois nommé « blocus » à