A huit semaines des Municipales, enjeux, stratégies et paradoxes.

Nicolas Sarkozy poursuit sa chute dans les sondages avec 45% d’opinions favorables (BVA). C’est sa 4° baisse consécutive depuis le mois de septembre. Il est clair que le Président n’est toujours pas à la hauteur des immenses attentes qu’il a suscitées. Condamné au mouvement perpétuel, notre « omniprésident » s’investit dans la campagne des municipales (notamment à Paris) qui deviennent des élections à enjeu national. D’ailleurs, les deux tiers des ministres (22 sur 33) sont candidats. Néanmoins, le Président a assuré aux ministres candidats qu’ils ne perdraient pas leur portefeuille en cas de défaite. La règle a donc changé depuis les élections législatives…  Autre contradiction : le Président qui affirmait en novembre n’accepter aucun cumul entre les fonctions ministérielles et tout mandat électif, est revenu sur sa parole…

Quel que soit le résultat de ces élections, il est très probable que Nicolas Sarkozy effectuera un remaniement ministériel. Le sort de François Fillon (qui dépasse d’ailleurs le Président dans les sondages), sera donc fortement lié au résultat de l’UMP. Quant aux ministres, leur avenir au gouvernement dépendra du bon vouloir de N Sarkozy et de la stratégie qu’il souhaite mettre en oeuvre (accroître l’ouverture, se séparer des moins charismatiques…).

L’enjeu pour lui, au delà d’une victoire sur la gauche, est surtout de faire mieux que Jacques Chirac en 2001, qui avait supplanté la gauche en nombre de mairies gagnées.

A gauche, Ségolène Royal souhaite s’investir dans la bataille des municipales pour des raisons stratégiques. Tout d’abord, ce n’est un secret pour personne, elle se présentera, sauf imprévu, aux élections présidentielles de 2012 contre Nicolas Sarkozy. Elle doit donc s’affirmer face à lui par élection locale interposée. D’ailleurs, elle fait de cette élection un vote sanction contre la politique de N Sarkozy et cherche à mobiliser les électeurs de gauche sur cette thématique. Ensuite, elle ne se présente pas à ces élections municipales, contrairement à son probable futur rival au PS en 2012, Bertrand Delanoë, qui a de fortes chances d’être confortablement réélu à Paris. Par conséquent, il est indispensable pour elle d’occuper le terrain médiatique.

Une fois de plus, ces élections donnent l’occasion à Nicolas Sarkozy de se singulariser par rapport à ses prédécesseurs. Il devrait néanmoins  une fois de plus veiller à respecter davantage  la dignité de la fonction car  les électeurs pourraient reprocher au « Président de tous les Français » d’adopter une attitude partisane en « faisant les marchés » pour soutenir des candidats UMP !!    

 

La phrase de la semaine:

« Je n’ai pas d’ego » François FILLON

rôme Boué