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Bourse, Dubai, taux longs : que croire ? (E&S n°107)

Bourse, Dubai, taux longs : que croire ? (E&S n°107)

Au sommaire cette semaine : – Humeur : Après le W, le N inversé à la sauce Dubaï… – Economie : Etats-Unis, Zone euro : la croissance toujours convalescente. – Les marchés : Le rallye obligataire touche à sa fin. – A suivre du 30 novembre au 4 décembre : Etats-Unis : Forte baisse des destructions d’emplois. – Rappel de nos prévisions économiques et financières pour 2009-2010.

Une mesure n’est jamais neutre, réflexions sur la Juste Valeur.

On nous explique que les nouvelles normes comptables de la Juste Valeur apportent de la transparence, évitent les dissimulations, et donc améliorent le fonctionnement des marchés. Et on veut bien le croire. Mais en disant cela, on laisse passer quelque chose de plus fondamental et plus problématique, que l’on pourrait résumer dans cette formule : «une mesure n’est jamais neutre».

Banque “universelle” ou banque “spécialisée” : quel modèle pour le secteur bancaire ?

Une banque « spécialisée » peut, soit se consacrer à des activités de détail « retail banking » à destination des particuliers ou des entreprises, soit intervenir principalement sur les marchés (« investment banking »). Par opposition, une banque « universelle » regroupe les divers métiers (banque de détail, banque de marchés, plus, en général, gestion collective et autres services bancaires)…

Après le W, le N inversé à la sauce Dubaï…

Après le W, le N inversé à la sauce Dubaï…

Lorsque la semaine dernière, dans cette même rubrique, nous explicitions les dangers qui menaçaient la planète économico-financière à l’horizon 2012, nous pensions avoir atteint le sommet de l’horreur économique, tout en spécifiant d’ailleurs qu’il ne s’agissait que de risques potentiels encore évitables. Et pourtant, à en croire certains, nous étions encore loin du compte. Ainsi, reprenant le sentiment de nombreux cassandres à travers le monde qui ont décidément la dent dure, une grande banque française a envoyé la semaine dernière à ses clients une lettre catastrophiste digne de Nostradamus version « ultra-Bear ». Selon les spécialistes et docteurs ès « fin du monde » de cette institution financière, qui a déjà fait couler beaucoup d’encre depuis janvier 2008, le rebond actuel ne serait qu’une accalmie passagère entre deux tempêtes; la seconde s’annonçant encore plus grave que la première. Bref, ce n’est même pas le W qui nous attend mais le N inversé : И (appelé également le « i-huitaine dans l’alphabet cyrillique). Autrement dit, après une rémission temporaire, le système capitaliste va bien finir par mourir et ce dès l’année prochaine. Nous venons d’ailleurs de vivre un exemple désolant de cette peur stérile au travers des craintes de faillite de Dubaï et de son éventuelle répercussion internationale. Craintes tout à fait démesurées, non seulement parce que le grand frère Abu Dhabi permettra d’éviter cette faillite et surtout parce que le PIB de Dubaï ne représente que 0,1 % du PIB mondial. Quant à l’exposition des banques occidentales, elle reste limitée et ne devrait pas générer plus de 8 milliards de pertes. Pas de quoi générer une crise planétaire…

France : Une consommation dynamique pour une croissance molle.

France : Une consommation dynamique pour une croissance molle.

Indéfectible. Tel pourrait être l’adjectif premier de la consommation des ménages en produits manufacturés dans l’Hexagone. En effet, en dépit des crises, de la montée chômage, de la faiblesse du pouvoir d’achat ou encore du pessimisme ambiant, les Français continuent de consommer fortement. Ainsi, après avoir déjà augmenté de 2,4 % en septembre, leur consommation de produits manufacturés a encore progressé de 1,1 % en octobre. Mais attention, une fois que les cartouches de la perfusion publique et de l’utilisation d’une épargne pléthorique seront épuisées et si la croissance et l’emploi ne redémarrent pas durablement, la consommation pourrait marquer le pas à partir du printemps prochain.

Question de confiance !

Les « affaires » ont malheureusement toujours fait partie de la vie politique française : qu’elles aient un réel fondement ou qu’elles visent à déstabiliser un homme politique, elles ont une influence non négligeable sur l’opinion de l’électorat…

2012.

2012.

Hollywood serait-il plus fort que Kyoto ou encore Copenhague ? En effet, alors que les soi-disant spécialistes du climat ne cessent d’annoncer que la terre est sur le point d’exploser à cause de la pollution au dioxyde de carbone, il aura suffi d’un film hollywoodien à grand spectacle pour relancer et surtout crédibiliser une crainte ancestrale selon laquelle la fin du monde serait proche. L’argumentation de cette thèse est simple : le calendrier maya se termine le 21 décembre 2012. Il ne nous resterait donc plus très longtemps pour profiter de notre chère planète bleue… Si nous ne sommes ni devins, ni mayas et encore moins défaitistes pour donner quelques crédits à cette thèse de fin du monde dans tout juste trois ans, il faut néanmoins reconnaître que 2012 se présente comme une année de grands dangers pour la stabilité économique et politique de la planète. Tout d’abord, 2012 sera une année d’élection présidentielle dans trois grandes nations, en l’occurrence les Etats-Unis, la Russie et la France. Au risque de décevoir notre orgueil national, c’est principalement dans les deux premiers pays que les risques d’impacts géopolitiques mondiaux sont les plus importants. Mais soyons rassurés, la France pourra aussi jouer un rôle déterminant dans la stabilité politico-économique de la planète. Au-delà du fait qu’elle dispose également de l’arme nucléaire, la France va surtout s’illustrer dans les prochaines années par l’explosion de sa dette publique. Cette stratégie de fuite en avant fera évidemment tâche d’huile en Europe et pourra même déboucher sur une explosion de la zone euro en 2012. Enfin, pour ne rien arranger, l’année 2012 devrait aussi coïncider avec la confirmation de la puissance économique dominante de la Chine. Cette dernière pourra alors ouvrir les frontières de ses marchés financiers et imposer le yuan comme un concurrent sérieux du dollar. Pour peu que les Chinois en profitent pour annexer Taïwan, que les Russes en fassent de même avec l’Ukraine et que les Américains et Européens, dans un dernier baroud d’honneur, lancent des représailles militaires, alors la fin du monde promise par les Mayas aura peut-être bien lieu, si ce n’est en 2012 au plus tard en 2013… A l’évidence, si l’on veut se faire peur, il n’est pas nécessaire d’aller dans les salles obscures, la scène économico-politique internationale suffit largement pour nous donner des sueurs froides…

Une semaine globalement favorable pour l’Oncle Sam.

A suivre du 16 au 20 novembre : – Lundi 16, 11h (heure de Paris) : la déflation est toujours présente dans la zone euro. – Lundi 16, 14h30 : progression des ventes au détail américaines en octobre. – Mardi 17, 15h15 : nouvelle hausse de la production industrielle américaine en octobre. – Mercredi 18, 14h30 : la déflation ralentit aux Etats-Unis. – Mercredi 18, 14h30 : les mises en chantier poursuivent leur rebond au Etats-Unis. – Jeudi 19, 16h : nouvelle augmentation de l’indicateur avancé du Conference Board en octobre.