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Emploi US, marchés boursiers, prévisions : quid de 2010 ? (E&S n°111)

Emploi US, marchés boursiers, prévisions : quid de 2010 ? (E&S n°111)

Au sommaire cette semaine : – Humeur : Bilan 2009 : Quelle année ! – Economie : – Etats-Unis : Le chômage se stabilise, mais les destructions d’emplois perdurent. – France : la consommation soutient la croissance mais creuse le déficit extérieur. – Les marchés : Marchés boursiers : les « ours » auront-ils leur revanche ? – A suivre du du 11 au 15 janvier : L’inflation s’installe des deux côtés de l’Atlantique. – Rappel de nos prévisions économiques et financières pour 2010.

Bilan 2009 : quelle année !

Bilan 2009 : quelle année !

Comme chaque début d’année, c’est l’heure des bilans. Bilan économique, bilan financier et aussi bilan de nos prévisions. Sur tous ces plans, 2009 restera une année inoubliable. Tout d’abord, parce que 2009 a permis de déjouer l’écrasante majorité des prévisionnistes à travers le monde. En effet, il y a environ un an, ces derniers s’époumonaient et faisaient preuve d’une ingéniosité débordante doublée d’une surenchère malsaine pour annoncer que la planète économico-financière internationale allait très rapidement s’écrouler sans se relever avant plusieurs années, voire une décennie. Les plus « ambitieux » n’hésitaient pas à déclarer que le monde s’apprêtait à entrer dans une crise encore plus grave que celle de 1929. A l’époque, il fallait donc être fou ou inconscient pour oser annoncer que la bourse et l’économie mondiale allaient redémarrer dès 2009. C’est pourtant ce que nous faisions et écrivions dans ces même colonnes et aussi dans le livre « Krach, Boom… et demain ? » sorti en février 2009. Pour enfoncer le clou, nous avions même choisi d’accompagner les premiers tirages de ce dernier par un bandeau « Restez optimistes ». Quelle folie ! Devant ce sous-titre décidément insolent, certains journalistes n’hésitaient pas à me déclarer « Désolé, on ne pourra pas vous inviter, ni parler de votre livre, parce qu’il est trop optimiste. Vous comprenez, aujourd’hui, ce sont les prévisions catastrophistes qui ont la cote… ». Le ton était lancé. Qu’à cela ne tienne, le livre a attiré plus de 25 000 lecteurs et surtout, les funestes Cassandres, pourtant largement majoritaires, ont eu tort. Dans ce cadre, le bilan de nos prévisions 2009 apparaît comme l’un des meilleurs crus depuis 1998, date à laquelle nous avons commencé à nous livrer à cette exercice (à l’époque nous étions à la Caisse Centrale des Banques Populaires, cela ne nous rajeunit pas…). Alors retour sur une année 2009 haute en couleurs…

Le déficit extérieur n’a pas dit son dernier mot.

Le déficit extérieur n’a pas dit son dernier mot.

Après un plancher de 1,3 milliard d’euros en juillet (qui constituait un point bas depuis juin 2005), le déficit extérieur français n’a cessé de se creuser pour atteindre en novembre un sommet annuel de 5,3 milliards d’euros. Il s’agit là de la sixième plus mauvaise performance historique du commerce extérieur français. Ce nouveau dérapage confirme deux points essentiels et structurels de l’économie française. D’une part, la spécialisation sectorielle et géographique des exportations françaises est inadaptée. D’autre part, la bonne résistance de la consommation française profite avant tout à nos partenaires commerciaux au travers d’une forte hausse de nos importations.

Fraternité

Fraternité

« Soyons capables de débattre sans nous déchirer, sans nous insulter, sans nous désunir » ou encore « Je souhaite que l’année 2010 soit l’année où nous redonnerons un sens au mot fraternité ». Après le concept de « politique de civilisation » qui fit couler beaucoup d’encre lors la cérémonie des vœux 2008, la cuvée 2010 est résolument placée sous le signe du rassemblement et du respect mutuel.

L’euro, le dollar et le yuan

L’euro, le dollar et le yuan

Malgré sa baisse récente, due aux déboires de la Grèce (dégradation de sa notation par les agences), l’euro fluctue actuellement dans une fourchette de 1,40 à 1,50 dollar, alors que sa parité devrait s’établir aux alentours de 1,15 dollar…

France : les ménages restent inquiets mais gardent l’espoir.

France : les ménages restent inquiets mais gardent l’espoir.

Après un an d’amélioration quasi-continue et quatre mois consécutifs d’augmentation, l’indice du moral des ménages français calculé par l’INSEE a marqué le pas en décembre, perdant un point. Si cette évolution fâcheuse gâche un peu la période des vœux, elle ne doit pas non plus être exagérée. En effet, avec un niveau de – 31 en décembre, cet indicateur reste encore supérieur de treize points à son niveau de décembre 2008 et de 16 points par rapport à son plancher historique de juillet 2008…

Vers le retour des créations d’emplois aux Etats-Unis ?

A suivre du 4 au 8 janvier 2010 : Lundi 4, 16h (heure de Paris) : petite hausse de l’indice ISM des directeurs d’achat dans l’industrie américaine. Mardi 5, 11h : l’inflation de la zone euro retrouve la barre du 1 %. Mercredi 6, 16h : l’indice ISM des services américains repasse au-dessus des 50. Jeudi 7, 13h : nouveau statu quo de la Bank of England. Vendredi 8, 14h30 : stabilisation du chômage outre-Atlantique.

France : le syndrome du « pouf »…

France : le syndrome du « pouf »…

Le Président a tranché. Alors que de nombreuses personnalités de tous bords politiques et jusqu’à son premier conseiller lui demandaient de lancer un grand emprunt de 100 milliards d’euros, Nicolas Sarkozy s’est finalement rendu à la raison : l’emprunt ne sera pas grand. Il ne portera que sur 35 milliards, dont 22 milliards financés directement par appel aux marchés. Pour autant, augmenter un endettement public qui est déjà pléthorique n’est pas très sérieux. Et alors ? diront certains, il faut bien faire quelque chose. De plus, ajouteront-ils, l’Etat est justement là pour assurer la paix sociale. D’ailleurs, concluront-ils, c’est bien grâce à son Etat Providence ultradéveloppé et à ses fameux stabilisateurs automatiques que la France peut s’enorgueillir d’être l’un des pays de la zone euro qui a le moins souffert pendant cette crise et a vu son PIB reculer de « seulement » 2,3 % en 2009 ». Nous y voilà ! Selon eux, il n’y aurait pas trop d’Etat dans l’économie française, il en faudrait même plus, d’où l’idée du grand emprunt. Si cette thèse peut évidemment sembler séduisante, voire irréfutable, elle n’en est pas moins erronée et surtout très dangereuse. C’est ce que nous appelons le « syndrome du pouf ». En effet, il faut reconnaître que, grâce à ses protections et à ses perfusions publiques en tous genres, l’économie française est protégée contre une chute trop violente. Ainsi, lorsqu’elle tombe, elle s’affale sur un pouf qui lui permet donc d’amortir le choc et d’assurer une certaine paix sociale à court terme. En revanche, une fois bien installé dans le pouf, il est généralement très difficile de se relever. C’est là tout le problème des aides et autres stabilisateurs qui permettent certes de limiter les dégâts lors de la chute mais empêchent ensuite l’économie de se redresser rapidement et fortement, notamment à cause de son coût exorbitant qui impose une pression fiscale extrêmement forte.

Confrontations directes

Alors que les élections régionales approchent à grands pas, le débat reste bien terne sur le devant de la scène politique française. En effet les confrontations d’idées ont toujours revêtu toute leur signification lors de la confrontation de personnes et plus spécifiquement lors de débats télévisés…