Aux commandes de l'économie et de la finance

Et si l’euro disparaissait…

Et si l’euro disparaissait…

« Je crains que l’euro ne traverse dans les prochaines années une phase très difficile ». Qui a bien pu dire une phrase pareille ? Un eurosceptique invétéré qui, face aux éloges posthumes formulés à l’égard de Philippe Seguin, fervent opposant à l’adhésion à la monnaie unique, se serait senti poussé des ailes ? Un monétariste orthodoxe qui se souvient que son père spirituel, Milton Friedman, n’a eu de cesse de souligner que la zone euro ne survivrait pas à sa première grande crise économique ? Un dirigeant politique tchèque, hongrois ou polonais qui veut dissuader son pays de s’engager trop vite dans la zone euro ? Non, rien de tout ça. Cette phrase à la fois inquiétante mais aussi réaliste a tout simplement été prononcée par Angela Merkel. Passée presque inaperçue il y a dix jours et même retirée du site internet sur lequel elle avait été mentionnée, la déclaration de la Chancelière allemande a pourtant de quoi choquer. Et pour cause : nous sommes très loin des discours des autorités allemandes de juillet dernier lorsque ces dernières soulignaient que, quelles que soient les menaces qui pèsent sur la Grèce et sur sa dette publique, l’Allemagne resterait solidaire de sa petite sœur du Sud. Aujourd’hui, il n’en est rien et toutes les spéculations sur la viabilité de la zone euro redeviennent possibles. Attention aux lendemains qui déchantent…

Une semaine relativement calme.

A suivre du 18 au 22 janvier : – Mardi 19, 11h (heure de Paris) : l’indice ZEW se stabilise en janvier. – Mercredi 20, 14h30 : nouvelle hausse des mises en chantier et des permis de construire en décembre. – Jeudi 21, 16h : l’indicateur avancé du Conference Board progresse à nouveau en décembre. – Vendredi 22, 10h : l’indice PMI des directeurs d’achats dans l’industrie manufacturière se stabilise en janvier.

Croissance mondiale, USA, BCE : tous les espoirs sont permis (E&S n°112)

Croissance mondiale, USA, BCE : tous les espoirs sont permis (E&S n°112)

Au sommaire cette semaine : – Humeur : 2010, l’année de tous les espoirs… – Economie : Etats-Unis : l’inflation augmente, la croissance aussi. France : l’inflation et la production rebondissent, et après ? – Les marchés : BCE : Nouvelle année, nouveau Trichet ? – A suivre du du 18 au 22 janvier : Une semaine relativement calme. – Rappel de nos prévisions économiques et financières pour 2010.

2010, l’année de tous les espoirs…

2010, l’année de tous les espoirs…

Si 2008 a été l’année de toutes les déconvenues et 2009 celle de tous les dangers, 2010 se présente comme l’année de tous les espoirs. En effet, après avoir évité la catastrophe tant annoncée, puis amorcé une reprise appréciable, l’économie mondiale et les marchés boursiers internationaux doivent désormais transformer l’essai. Car, ne soyons pas dupes : compte tenu de la dégringolade excessive enregistrée fin 2008-début 2009 et de la politique de relance sans précédent menée à travers le monde, le rebond était presque inévitable, même si 95 % des prévisionnistes refusaient de le voir. Autrement dit, une fois la reprise technique passée et les perfusions publiques en partie épuisées, c’est maintenant que le plus difficile reste à faire, en l’occurrence transformer le rebond technique en une reprise forte et durable. C’est en cela que si 2009 a été l’année de la résurrection, 2010 doit être celle de la transcendance, c’est-à-dire du retour de l’économie mondiale sur le chemin d’une croissance pérenne et autonome. C’est justement ce que nous anticipons pour les prochains trimestres. Malheureusement, ce mouvement ne sera pas rectiligne et encore moins homogène…

BCE : Nouvelle année, nouveau Trichet ?

BCE : Nouvelle année, nouveau Trichet ?

La BCE aurait-elle enfin décidé de faire passer le pragmatisme devant le dogmatisme ? Telle est la question que nous devons poser à l’écoute de la conférence de presse de son Président. En effet, en dépit de l’augmentation logique de l’inflation dans la zone euro, qui aurait certainement hérissé le poil des dirigeants monétaires eurolandais il y a quelques trimestres, la BCE préfère temporiser et souligner que l’inflation de la zone euro restera faible dans les prochains mois…

France : l’inflation est de retour, mais sans excès.

France : l’inflation est de retour, mais sans excès.

L’inflation est bien de retour dans l’Hexagone. En effet, après être repassé en territoire positif en novembre, le glissement annuel des prix à la consommation a continué de croître en décembre, atteignant + 0,9 %, un plus haut depuis février 2009. Il ne faut cependant pas se tromper d’ennemi en 2010 : le principal danger ne sera pas le retour de la forte inflation, mais résidera dans le maintien d’une croissance trop molle et d’un chômage élevé.

A suivre du 11 au 15 janvier : – Mardi 12, 14h30 (heure de Paris) : le déficit commercial américain se creuse en novembre. – Jeudi 14, 13h45 : la BCE laisse son taux refi inchangé en janvier. – Jeudi 14, 14h30 : les ventes au détail américaines progressent encore en décembre. – Vendredi 15, 11h : l’inflation s’installe dans la zone euro. – Vendredi 15, 14h30 : l’inflation américaine augmente nettement en décembre. – Vendredi 15, 15h15 : nouvelle hausse de la production industrielle américaine en décembre.

Production industrielle française : le rebond et après ?

Production industrielle française : le rebond et après ?

Enfin une bonne nouvelle sur le front de la statistique française ! Ainsi, après la baisse du moral des chefs d’entreprise et des particuliers en décembre, puis le nouveau creusement du déficit extérieur, la production industrielle hexagonale relève le niveau, en progressant de 1,1 % en novembre. Mais ce rebond constitue principalement une correction de la baisse des deux mois précédents, en l’occurrence -1,2 % en septembre et – 0,6 % en octobre. Autrement dit, sur octobre-novembre, la production industrielle n’a progressé que de 0,1 % par rapport au troisième trimestre 2009…