La récession menace encore la planète.

Une fois n’est pas coutume, la valeur prédictive des enquêtes des directeurs d’achat de janvier n’est pas très élevée pour la simple raison que la plupart d’entre elles ont été compilées avant le développement du Coronavirus.

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L’industrie mondiale en quasi-récession.

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Sources : Markit, ACDEFI

Pour autant, il est frappant d’observer qu’avant même les impacts liés au blocage de l’économie chinoise, l’industrie mondiale reste proche de la récession.

L’indice PMI de l’industrie mondiale a ainsi atteint 50,4 en janvier. 26 pays sont encore en récession industrielle et 20 autres proches d’y tomber ou d’y retourner.

Comme cela s’observe depuis un an, la zone euro et le Japon sont les plus affectés par la récession industrielle. Dans l’UEM, seule la Grèce connaît une activité industrielle en forte hausse. Tous les autres pays sont soit en récession soit dans une grande atonie.

La zone euro toujours en récession industrielle.

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Sources : Markit, ACDEFI

D’ores et déjà, les statistiques de la production industrielle de décembre en France et en Allemagne ont confirmé cette tendance.

La production industrielle allemande continue de s’effondrer.

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Sources : Destatis, ACDEFI

Outre-Rhin, la production industrielle a ainsi chuté de 3,5 % sur le seul mois de décembre. Son glissement annuel s’est effondré à – 6,8 %, un plus bas depuis novembre 2009.

La sanction est aussi sévère en France, puisque la production industrielle y a chuté de 2,8 % en décembre. Son glissement annuel tombe ainsi à – 3,0 %, un plancher depuis novembre 2014.

La production industrielle française chute aussi fortement en décembre.

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Sources : INSEE, ACDEFI

Certes, comme d’habitude également, les indices Markit PMI dans les services ont compensé en partie les faiblesses industrielles.

La zone euro s’enferre dans la croissance molle.

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Sources : Eurostat, Markit, ACDEFI

Pour autant, après la baisse de la croissance eurolandaise à 1 % au quatrième trimestre 2019, ces indicateurs avancés (à 47,9 dans l’industrie et 52,5 dans les services) montrent que le ralentissement de la zone euro va se poursuivre cette année.

Une situation qui tranche encore avec celle des Etats-Unis, puisque non seulement la croissance y est plus forte (2,3 % au quatrième trimestre 2019) et en plus les indicateurs des directeurs d’achat y demeurent bien plus élevés : 51,9 dans l’industrie et 53,4 dans les services.

L’économie américaine ne veut plus ralentir…

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Sources : BEA, Markit, ACDEFI

Un autre grand pays a surpris par la bonne tenue de ses indicateurs avancés de janvier. En l’occurrence, l’Inde.

Inde : flambée exceptionnelle des indices des directeurs d’achat tant dans l’industrie que dans les services.

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Sources : Mospi, Nikkei, ACDEFI

En effet, en janvier 2020, ses indicateurs Nikkei PMI des directeurs d’achat ont « explosé » à 55,3 dans l’industrie et 55,5 dans les services, des sommets depuis respectivement juin 2011 et janvier 2013.

Des performances qu’il faut néanmoins analyser avec précaution, car même si l’Inde n’est pour l’instant pas concernée par le Coronavirus, n’oublions pas que ces enquêtes ont été compilées avant le développement de l’épidémie.

Pour autant, il faut également souligner qu’avant même les blocages qui en ont découlé, les indices Caixin des directeurs d’achat chinois ont d’ores et déjà commencé à s’affaisser : 51,1 dans l’industrie et 51,8 dans les services.

Pour l’instant rien de dramatique, mais de quoi s’inquiéter pour les enquêtes de février et surtout pour l’activité économique du premier trimestre 2020.

Avant même le développement du coronavirus, l’économie chinoise ralentissait dangereusement.

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Sources : NBSC, Caixin, ACDEFI

Certes, la Banque Populaire de Chine a annoncé qu’elle allait injecter plus de 1 000 milliards de dollars dans le circuit économique chinois.

Cependant, il n’est pas sûr que cela soit suffisant pour éviter une forte baisse de la croissance chinoise vers les 4 % dès le premier semestre 2020. A suivre…

Marc Touati