Economie mondiale : Récessions et stagnations perdurent.

27 ! Tel est le nombre de pays en récession industrielle actuellement. Du jamais vu depuis 2009 !

Voici le fichier pdf :

EconomicWorld101219

Industrie mondiale : 35 pays en danger, 27 déjà en récession.

Pour visualiser le tableau, merci de consulter le fichier pdf

Sources : Markit, ACDEFI

Certes, comme le montre le tableau ci-contre, en novembre, l’indice « Monde » des directeurs d’achat dans l’industrie est repassé au-dessus de la barre des 50 pour la première fois depuis avril 2019. Pour autant, avec un niveau de 50,3, il indique qu’après sept mois de récession, l’industrie mondiale stagne à un niveau très bas.

De plus, à l’exception notable de celle des Etats-Unis, qui est sortie de la zone rouge en novembre avec un indice PMI de 52,6, toutes les grandes industries continuent de souffrir. A commencer par celles de l’Europe au sens large, depuis la République tchèque, qui fait figure de lanterne rouge européenne avec un indice PMI de 43,5, jusqu’à l’Irlande (49,7) en passant par le Royaume-Uni (48,9), la Suisse (48,8) et bien sûr l’Allemagne (44,1). Quant à la zone euro, à l’exception de la Grèce (qui continue de se rattraper tant bien que mal) et dans une moindre mesure de la France, toutes ses industries sont en récession.

Zone euro : la récession industrielle perdure, sauf en Grèce et en France.

Pour visualiser le tableau, merci de consulter le fichier pdf

Sources : Markit, ACDEFI

Fort heureusement, comme cela s’observe depuis bientôt un an, le marasme industriel est en partie compensé par la résistance de l’activité dans les services. Pour autant, cette dernière souffre également de plus en plus, à tel point que l’indice Markit « composite » de la zone euro se rapproche dangereusement de la barre des 50, à précisément 50,6.

Avec un tel niveau et comme le montre le graphique ci-après, il n’y a pas de doute : le glissement annuel du PIB de la zone euro va rapidement tomber à 0 %, voire moins si l’économie française flanche. Hypothèse malheureusement de plus en plus probable au regard du blocage qui semble se profiler sur l’ensemble du mois de décembre dans l’Hexagone.

La stagnation économique est inévitable pour la zone euro dans son ensemble.

Pour visualiser le graphique, merci de consulter le fichier pdf

Sources : Eurostat, Markit, ACDEFI

Parallèlement, après deux mois de répit très relatif, l’économie italienne est d’ores et déjà reparti à la baisse, avec des indicateurs Markit PMI de 47,6 dans l’industrie et 50,4 dans les services. De quoi prévoir une rapide et forte chute du PIB italien tant en données trimestrielles qu’en glissement annuel.

Vers un nouveau plongeon du PIB italien.

Pour visualiser le graphique, merci de consulter le fichier pdf

Sources : Eurostat, Markit, ACDEFI

Du côté des pays émergents, la tonalité est un peu meilleure, mais demeure très faiblarde.

A commencer par celle de l’économie indienne. Certes, son indice Nikkei PMI dans les services a surpris en remontant de 49,2 en octobre à 52,7 en novembre, un plus haut depuis juillet 2019.

Pour autant, cette forte volatilité confirme que la croissance indienne reste fragile. D’autant que l’indice PMI « industrie » demeure timoré à 51,4, contre 52,5 le mois précédent. Autrement dit, après avoir fortement reculé depuis deux ans, le glissement annuel du PIB indien devrait se stabiliser autour des 5 %.

Vers une stabilisation de la croissance indienne autour des 5 %.

Pour visualiser le graphique, merci de consulter le fichier pdf

Sources : Mospi, Nikkei, ACDEFI

Bien plus bas sur l’échelle de la vigueur économique, le Brésil connaît également du chaud et du froid. En novembre, son indice PMI « industrie » a ainsi augmenté à 52,5, mais son homologue dans les services est reparti à la baisse à 50,9, un plus bas depuis juin dernier.

La croissance brésilienne devrait durablement osciller entre 1 et 1,5 %.

Pour visualiser le graphique, merci de consulter le fichier pdf

Sources : IBGE, Markit, ACDEFI

Dans ce cadre, après avoir rebondi à 1,2 % au troisième trimestre 2019, le glissement annuel du PIB brésilien devrait se stabiliser durablement entre 1 et 1,5 %.

Finalement, la vraie bonne surprise des enquêtes des directeurs d’achat de novembre est venue de Chine.

En effet, tout d’abord, l’indice Caixin PMI dans l’industrie a encore gagné 0,1 point à 51,8, un niveau qui n’est certes pas flamboyant mais qui confirme que l’industrie chinoise est bien sortie de la récession.

Parallèlement et surtout, l’indice Caixin PMI dans les services a bondi de 2,4 points sur le seul mois de novembre, à précisément 53,5.

Comme le montre le graphique ci-dessous, la croissance chinoise n’a pas dit son dernier mot et devrait se stabiliser durablement autour des 6 %.

L’économie chinoise surprend encore par sa résistance.

Pour visualiser le graphique, merci de consulter le fichier pdf

Sources : NBSC, Markit, ACDEFI

De quoi rappeler que les Chinois ont plus d’un tour dans leur sac, ou plutôt de nombreuses cartouches pour relancer la machine, en l’occurrence 3 000 milliards de réserves de change, une politique budgétaire active, une politique monétaire accommodante, sans oublier un taux de change de combat.

Le taux de change, meilleure arme commerciale des Chinois.

Pour visualiser le graphique, merci de consulter le fichier pdf

Sources : NBSC, ACDEFI

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : depuis le printemps 2018, le yuan/dollar a été déprécié de 15 %, compensant en partie l’augmentation des droits de douanes américains qui pèsent sur les exportations chinoises.

Comme le dit la sagesse populaire : Ce n’est pas à un vieux singe qu’on apprend à faire des grimaces…

Marc Touati