L’Allemagne et le Royaume-Uni évitent la récession de justesse.

A la surprise générale et en contradiction avec leurs indicateurs avancés (tels que les indices des directeurs d’achat), le PIB allemand et le celui du Royaume-Uni n’ont pas reculé au troisième trimestre 2019.

En Allemagne, après avoir reculé de 0,2 % au deuxième trimestre 2019 (et non pas de 0,1 % comme annoncé précédemment par l’institut statistique allemand Destatis), le PIB a progressé de 0,1 % au cours du trimestre suivant

 

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EconomicWorld181119

L’Allemagne évite la récession de justesse.

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Sources : Destatis, ACDEFI

 

Son glissement annuel a même gagné 0,2 point, à désormais 0,5 %.

 

L’Allemagne et l’Italie tirent la zone euro vers le bas.

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Sources : Eurostat, ACDEFI

 

Cette petite embellie surprise n’a cependant pas empêché l’Allemagne de rester le parent pauvre de la croissance de la zone euro, juste devant l’Italie, qui affiche un glissement annuel du PIB de 0,3 %.

 

L’Allemagne fait à peine mieux que l’Italie et moins bien que la France.

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Sources : Destatis, INSEE, Eurostat, ACDEFI

 

Parallèlement, à l’exception de Chypre et de la Lituanie, aucun pays de la zone euro ne parvient à réaliser une croissance supérieure à 2 %, y compris l’Espagne, qui atteint tout juste ce niveau.

 

Même l’Espagne est à la peine.

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Sources : Eurostat, ACDEFI

 

Habitués à tirer la croissance eurolandaise vers le haut, l’Autriche et les Pays-Bas continuent également de pâtir du fort ralentissement de l’économie allemande.

 

L’Autriche et les Pays-Bas continuent de pâtir du fort ralentissement allemand.

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Sources : Eurostat, ACDEFI

 

Le pire est que les indicateurs avancés de la croissance tant en Allemagne que dans la quasi-totalité des pays de la zone euro ont continué de se dégrader au cours des derniers mois.

De quoi rappeler une évidence : dans la mesure où l’Allemagne réalise plus de 30 % du PIB de l’UEM, il est clair que la dégradation de son activité a et aura encore des conséquences très difficiles pour l’ensemble de la zone euro.

Piètre consolation : l’Allemagne n’est pas le seul pays du G7 à avoir frôlé la récession au troisième trimestre 2019. Le Royaume-Uni y est également passé tout près.

 

Le glissement annuel du PIB britannique tombe à un plus bas depuis le premier trimestre 2010.

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Sources : ONS, ACDEFI

 

 

Certes, après avoir reculé de 0,2 % au cours du deuxième trimestre 2019, le PIB britannique a étonnamment rebondi de 0,3 % au troisième trimestre. Pour autant, son glissement annuel est tombé à 1 %, un plus bas depuis le deuxième trimestre 2010.

Et, comme en Allemagne ou dans la zone euro, les derniers indicateurs avancés de la croissance britannique montrent que cette dernière va continuer de reculer.

Dernière « bonne surprise » de la semaine : après avoir déjà progressé de 0,4 % au deuxième trimestre 2019 (résultat revu d’ailleurs à la hausse par rapport à son estimation précédente), le PIB japonais a augmenté de 0,1 % au trimestre suivant.

Son glissement annuel bondit ainsi à 1,6 %, un plus haut depuis le quatrième trimestre 2017. Là aussi, une évolution très éloignée de l’effondrement des indicateurs avancés de la croissance nipponne.

 

Le glissement annuel du PIB japonais remonte à 1,6 %, un plus haut depuis 2017.

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Sources : BoJ, ACDEFI

 

A côté de ces relatives bonnes surprises, l’économie chinoise n’a pas réalisé la même performance.

Bien au contraire, puisque les glissements annuels de la production industrielle et des ventes au détail ont nettement baissé en octobre, à respectivement 4,7 % et 7,2 %

Rien de dramatique, mais largement de quoi justifier une nette baisse de la croissance chinoise et par là même de celle de l’ensemble de la planète.

 

Marc Touati