Zone euro, Allemagne, États-Unis : le temps se gâte…

Sans surprise (du moins pour ceux qui suivent nos prévisions), les indicateurs avancés de l’activité des deux côtés de l’Atlantique ont continué de se dégrader.

Dans la zone euro, après un rebond aussi étonnant que temporaire en mai, l’indice de sentiment économique a chuté de 1,9 point sur le seul mois de juin. Depuis son précédent point haut de décembre 2017, il subit ainsi un effondrement de 12,7 points. Pour retrouver un effondrement aussi important, il faut remonter à la récession de 2011.

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Zone euro : l’indice de sentiment économique chute de 1,9 point en juin et de 12,7 points depuis le début 2018.

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Sources : Eurostat, ACDEFI

Avec un niveau de désormais 103,3, cet indicateur avancé de la croissance de la zone euro atteint un plus bas depuis mars 2016 et montre que le glissement annuel du PIB eurolandais pourrait frôler le zéro pointé d’ici l’automne prochain.

Et ce d’autant que tant l’indice de confiance des ménages que celui des chefs d’entreprise ont fortement reculé en juin dans l’ensemble de l’Union Economique et Monétaire.

Parallèlement, l’économie allemande continue également de souffrir. C’est du moins ce qui ressort de la dernière enquête IFO. Et pour cause : après avoir déjà perdu 3,1 points depuis le début 2019, l’indice IFO du climat des affaires a encore reculé de 0,5 point en juin. Depuis son précédent sommet de novembre 2017, celui-ci a chuté de 7,8 points.

Encore plus inquiétant : avec un niveau de désormais 97,4, il atteint un plancher depuis novembre 2014, confirmant par là même que l’Allemagne reste menacée par la baisse de son PIB.

L’indice IFO du climat des affaires au plus bas depuis novembre 2014.

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Sources : Destatis, IFO ACDEFI

De plus, l’indice IFO des perspectives d’activité a régressé de 1,1 point sur le seul mois de juin et laisse anticiper un glissement annuel du PIB allemand en territoire négatif dès cet été.

L’indice IFO des perspectives d’activité anticipe un glissement annuel du PIB allemand négatif.

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Sources : Destatis, IFO, ACDEFI

En France, après un début d’année 2019 de remontée technique qui faisait suite à l’effondrement de 2018, l’indice INSEE du climat des affaires a stagné en juin, confirmant que la croissance française devrait se stabiliser autour de 1,2 %.

La croissance française se stabilise autour de 1,2 %.

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Sources : INSEE, ACDEFI

En outre, notons qu’après un étonnant rebond en mai, l’indice INSEE du climat des affaires dans l’industrie hexagonale est reparti en forte baisse dès juin. Il montre combien l’industrie et plus globalement l’économie de la France demeurent fragiles et sujettes à soubresauts.

L’industrie française continue de souffrir.

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Sources : INSEE, ACDEFI

Enfin, après avoir fait preuve d’une résistance à toutes épreuves depuis deux ans, l’économie américaine commence également à marquer le pas.

En effet, même s’il était attendu en baisse, l’indice du Conference Board de confiance des ménages américains a surpris par sa dégringolade. Et pour cause : – 9,8 points sur un mois et – 16,4 points depuis le point haut d’octobre 2018. S’il n’y a pas encore péril en la demeure, cette chute confirme que la croissance américaine ne pourra pas se maintenir durablement au-dessus des 3 %.

L’indice du Conference Board de confiance des ménages au plus bas depuis septembre 2017.

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Sources : BEA, Conference Board, ACDEFI

La nouvelle baisse des indices Markit des directeurs d’achat en juin, tant dans l’industrie que dans les services (à respectivement 50,1 et 50,7) montre même qu’une rechute du glissement annuel du PIB américain vers 1 % est possible d’ici la fin 2019.

Vers une forte baisse du glissement annuel du PIB américain au cours des prochains trimestres.

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Sources : BEA, Markit, ACDEFI

De quoi confirmer que notre prévision de croissance mondiale de 2,8 % pour 2019 demeure très optimiste…

Marc Touati