Ralentissement modéré en Chine, mais aggravé en France et dans la zone euro.

Une fois encore, la Chine a surpris par la résistance de sa croissance. Certes, il faut avouer que nous ne sommes pas complètement certains de la fiabilité des statistiques chinoises. Pour autant, ces dernières sont claires : le PIB chinois a augmenté de 1,4 % au premier trimestre 2019, stabilisant son glissement annuel à 6,4 %.

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EconomicWorld230419

La croissance chinoise se stabilise à 6,4 % au premier trimestre 2019.

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Sources : NBSC, ACDEFI

Mais, il y a encore mieux. Après une année de baisse quasiment ininterrompue, les glissements annuels de la production industrielle et des ventes au détail ont nettement rebondi en mars. Ils atteignent des niveaux de respectivement 8,5 % et 8,7 %, soit des plus hauts depuis juillet 2014 et septembre 2018.

Fort rebond de la production et de la consommation.

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Sources : NBSC, ACDEFI

De quoi confirmer qu’en dépit d’un inévitable ralentissement, l’économie chinoise est et restera loin du « hard landing » tant annoncé ici ou là depuis des années, évidemment à tort.

Bien loin de cette résistance à toute épreuve, les économies de la zone euro continuent de ralentir, encore et toujours. Certes, l’indice ZEW relatif à l’activité de l’UEM a rebondi de 7 points en avril. Pour autant, avec un niveau de 4,5, il confirme que la croissance eurolandaise demeurera proche de 0 % au moins jusqu’à l’été prochain.

La baisse de la croissance eurolandaise va malheureusement se poursuivre.

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Sources : Eurostat, ZEW, ACDEFI

Une perspective également confirmée par les indices Markit PMI des directeurs d’achat d’avril.

Zone euro : les indices des directeurs d’achat demeurent inquiétants.

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Sources : Eurostat, Markit, ACDEFI

En effet, l’indice « industrie » est resté sous la barre des 50, à 47,8 et celui relatif aux services est tombé à 52,5.

Conséquence logique de ces déconvenues, l’indice Markit « composite » a perdu 0,3 point en avril, annonçant un glissement annuel du PIB eurolandais inférieur à 0,5 % sur l’ensemble du premier semestre 2019.

Vers une croissance de la zone euro inférieure à 0,5 % sur l’ensemble du premier semestre 2019.

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Sources : Eurostat, Markit, ACDEFI

De plus, Comme cela s’observe depuis la fin 2018, l’économie allemande a continué de souffrir. Et plus particulièrement dans l’industrie. L’indice Markit PMI « industrie » est ainsi resté très inférieur à la barre des 50, à 44,5. Fort heureusement, l’indice « services » a, une nouvelle fois, « sauvé les meubles », gagnant même 0,2 point à 55,6.

La croissance allemande atteindra également 0 % au premier semestre 2019.

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Sources : Destatis, Markit, ACDEFI

Pour autant, ne rêvons pas : comme le montre le graphique ci-avant, cela ne permettra pas d’empêcher la croissance allemande de se stabiliser autour du 0 %.

Tel devrait également être le niveau de la croissance française au cours des deux premiers trimestres de l’année 2019. En effet, avec des indices Markit de 49,6 dans l’industrie et de 50,5 dans les services, celle-ci devrait inévitablement tomber vers 0 %.

La croissance française aussi devrait rapidement tomber à 0 %.

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Sources : INSEE, Markit, ACDEFI

Ceux qui veulent laisser croire que la croissance française sera durablement supérieure à celle de l’Allemagne devraient donc être rapidement rattrapés par la réalité.

Marc Touati