Confiance élevée et chômage en baisse dans la zone euro.

Après la bonne tenue des indices des directeurs d’achat eurolandais publiés la semaine dernière pour novembre, l’enquête de la Commission européenne est venue enfoncer le clou cette semaine. En effet, après avoir déjà progressé de 9,5 points de septembre 2016 à octobre 2017, l’indice de sentiment économique de la zone euro en a encore gagné 1,6 en novembre. Avec un niveau de 114,6, cet indicateur avancé de la croissance eurolandaise atteint un plus haut depuis octobre 2000.

EconomicWorld041217

Indice de sentiment économique dans la zone euro : du jamais vu depuis octobre 2000.

Pour visualiser le graphique, merci de consulter le fichier pdf

Sources : Eurostat, Commission Européenne, ACDEFI

 

Autrement dit, les acteurs économiques de la zone euro font encore mieux que les ménages américains, dont l’indice de confiance calculé par le Conference Board vient d’atteindre un sommet depuis novembre 2000.

 

La confiance des ménages américains atteint un sommet depuis novembre 2000.

Pour visualiser le graphique, merci de consulter le fichier pdf

Sources : BEA, Conference Board, ACDEFI

 

Ce regain de confiance dans la zone euro s’explique évidemment par la poursuite de la « planche à billets » de la BCE qui continue de produire ses effets bénéfiques, mais aussi par la baisse continue du taux de chômage.

En novembre, après avoir déjà perdu 1 point en un an, le taux de chômage eurolandais a continué de baisser, atteignant 8,8 % en octobre, un plus bas depuis janvier 2009.

 

A 8,8 % en octobre, le taux de chômage eurolandais touche un plus bas depuis janvier 2009.

Pour visualiser le graphique, merci de consulter le fichier pdf

Sources : Eurostat, ACDEFI

 

Depuis le point haut de 12,1 % atteint au printemps 2013, le taux de chômage eurolandais a ainsi chuté de 3,3 points, une baisse d’une ampleur historique.

 

Encore 4,7 points d’écart avec le taux de chômage américain…

Pour visualiser le graphique, merci de consulter le fichier pdf

Sources : BLS, Eurostat, ACDEFI

 

Certes, comme le montre le graphique précédent, l’écart avec le taux de chômage américain reste élevé, en l’occurrence 4,7 points, selon les données harmonisées par Eurostat.

Pour autant, l’accélération de la baisse du chômage eurolandais depuis deux ans et demi rappelle que le caractère ultra-accommodant de la politique monétaire de la BCE à partir du printemps 2015 a bien porté ses fruits, tant sur l’activité que sur l’emploi.

Le seul bémol réside dans le fait que de fortes disparités perdurent encore en matière de taux de chômage au sein de la zone euro.

Ainsi, même s’ils se portent mieux, les pays du Sud, affichent toujours des taux de chômage beaucoup trop élevés. Et ce, en particulier en Grèce et en Espagne, avec des niveaux de respectivement 20,6 % et 16,7 %. C’est évidemment mieux que les 28 % et 26 % de 2013, mais encore beaucoup trop pour permettre l’avènement d’un cercle vertueux solide et durable « emploi-revenus-consommation ».

 

Les taux de chômage restent encore trop élevés dans les pays du Sud.

Pour visualiser le graphique, merci de consulter le fichier pdf

Sources : Eurostat, ACDEFI

 

En revanche, si le taux de chômage italien se stabilise autour des 11 % (ce qui limite également la capacité de l’économie italienne de rebondir), le Portugal constitue incontestablement le « meilleur élève de la classe ». Son taux de chômage est ainsi passé de 17,5 % en janvier 2013 à 8,5 % depuis septembre dernier.

Il s’agit donc d’un niveau inférieur à celui de la zone euro, mais aussi à celui de la France, qui a certes dernièrement baissé grâce à un ajustement statistique étonnant, mais qui atteint encore 9,4 % en octobre.

 

Le taux de chômage français loin devant celui de l’Allemagne mais aussi du Portugal.

Pour visualiser le graphique, merci de consulter le fichier pdf

Sources : Eurostat, ACDEFI

 

De quoi rappeler que lorsqu’un pays, à l’instar du Portugal, engage des réformes courageuses et abaisse sa pression fiscale, la croissance soutenue revient et le chômage baisse fortement.

Des évolutions dont la France reste encore malheureusement éloignée, comme en témoigne également le niveau du taux de chômage des moins de 25 ans : 22 %, contre 18,6 % dans la zone euro, 11,7 % au Royaume-Uni et 6,6 % en Allemagne.

 

Le taux de chômage des moins de 25 ans est encore de 22 % en France, contre 6,6 % en Allemagne.

Pour visualiser le graphique, merci de consulter le fichier pdf

Sources : Eurostat, ACDEFI

 

En d’autres termes, ça va mieux, mais le maintien d’un taux de chômage élevé interdit le retour de la croissance forte et durable dans notre « douce France ».

Marc Touati