Chine, Etats-Unis, monde : « soft landing » généralisé.

Sans surprise, la croissance chinoise a légèrement ralenti au troisième trimestre 2017, tout en restant amplement satisfaisante. Et pour cause, comme au cours du trimestre précédent, le PIB chinois a augmenté de 1,7 %. Dans ce cadre, après avoir rebondi à 6,9 % au premier et au second trimestre 2017, le glissement annuel du PIB a désormais retrouvé son niveau du quatrième trimestre 2016, en l’occurrence 6,8 %.

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Chine : la croissance et l’inflation ralentissent à respectivement 6,8 % et 1,6 %.

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Sources : NBSC, ACDEFI

Parallèlement, la production industrielle et les ventes au détail ont repris quelques couleurs, affichant des glissements annuels de respectivement 6,6 % et 10,3 %, en septembre, contre 6 % et 10,1 % en août.

La production industrielle et les ventes au détail résistent mais ne font pas de miracle.

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Sources : NBSC, ACDEFI

Il s’agit donc d’une légère amélioration, mais qui montre que ces deux agrégats ont atteint des nouveaux points d’équilibre, loin derrière ceux qui prévalaient encore en 2011-2012.

En fait, la vraie déception de ces derniers mois réside dans la baisse durable de l’excédent commercial chinois. En effet, en septembre, ce dernier est tombé à 28,47 milliards de dollars, contre 42 milliards le mois précédent. A l’exception de l’accident conjoncturel de février 2017, il s’agit d’un plancher depuis mars 2015.

Sur douze mois, l’excédent chinois n’est plus « que » de 439,44 milliards de dollars, soit une baisse de 179 milliards de dollars depuis le précédent point haut de juillet 2016 et un plus bas depuis janvier 2015.

L’excédent commercial chinois commence à fondre dangereusement.

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Sources : NBSC, ACDEFI

De plus, cette baisse s’est produite dans un contexte d’appréciation du yuan qui aurait dû à court terme améliorer les termes de l’échange de la balance commerciale chinoise.

Le problème est que désormais, via la fameuse « courbe en J », l’appréciation du yuan va produire ses effets négatifs, en l’occurrence une réduction de l’appétence internationale pour les exportations chinoises et une augmentation des importations.

Autrement dit, l’excédent commercial chinois risque de se réduire encore de nouveau au cours des prochains trimestres.

La corrélation entre la variation du yuan/dollar et la croissance chinoise montre d’ailleurs que cette dernière n’est pas près de rebondir.

L’appréciation récente du yuan va forcément peser à la baisse sur la croissance.

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Sources : NBSC, ACDEFI

En outre, les dernières enquêtes Caixin des directeurs d’achat ont corroboré ce nouveau ralentissement à venir. En septembre, l’indice Caixin PMI dans l’industrie a ainsi perdu 0,6 point, à 51,0. Quant à son homologue dans les services, sa chute a été de 1,1 point sur le seul mois de septembre. Avec un niveau de 50,6, il atteint un plus bas depuis décembre 2015.

Le « soft landing » chinois va se poursuivre fin 2017 et surtout en 2018.

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Sources : NBSC, Caixin, ACDEFI

Au total, nous sommes donc confortés dans notre prévision d’une croissance chinoise de 6,8 % en moyenne sur 2017 et qui tombera à 6,3 % l’an prochain.

Evidemment bien loin de ces performances, la croissance américaine demeure également décevante.

La production industrielle américaine reste molle.

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Sources : BEA, Federal Reserve, ACDEFI

En attendant les comptes nationaux du troisième trimestre 2017 (qui seront publiés le 27 octobre), qui devraient faire état d’une croissance ralentie à 2,5 % en rythme annualisé et 2,1 % en glissement annuel, les dernières statistiques mensuelles font état de la fragilité de l’économie américaine : troisième mois consécutif de baisse des mises en chantier, production industrielle moribonde et pressions inflationnistes augmentées.

Fort heureusement, les ventes au détail ont fortement progressé en septembre, mais leur glissement annuel reste relativement faible et montre que la croissance de la consommation devrait se stabiliser autour des 2,5 %. Ce qui est certes appréciable, mais loin d’être euphorique.

Les ventes au détail reprennent des couleurs mais restent fragiles.

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Sources : BEA, Census Bureau, ACDEFI

Là aussi, nous confirmons nos prévisions d’une croissance américaine de 2,1 % cette année et 2,0 % l’an prochain.

En conclusion, nous maintenons nos prévisions d’une croissance mondiale de 3,4 % en 2017 et 3,1 % en 2018, ce qui constituera un plancher depuis 2009.

Vers une croissance mondiale de 3,1 % en 2018, un plus bas depuis 2009.

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Sources : FMI, Prévisions ACDEFI

Il n’y aura donc certes pas péril en la demeure, mais toujours de quoi s’inquiéter par rapport à la flambée des bourses internationales, qui restent donc très excessive.

Ecart Dow Jones – croissance mondiale : ATTENTION DANGER !

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Sources : FMI, Prévisions ACDEFI

Ne l’oublions pas : pour justifier un Dow Jones à 23 000 points, il faudrait une croissance mondiale d’au moins 8 %. Or, elle en sera très loin tant cette année que l’an prochain. Allo Houston, on a un problème…

 

Marc Touati